La conjoncture du marché pétrolier donne un bol d’oxygène à l’économie nationale
Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, s’est hissé à plus de 113 dollars, mercredi, pour atteindre son niveau d’il y a près de trois mois.
Est-ce l’ambiance des Jeux olympiques qui donne des ailes au baril de pétrole? Difficile d’en établir le lien. Une pure coïncidence certainement. Toujours est-il qu’il vole de performance en performance sur la place londonienne.
Comme l’exploit remarquable réalisé par l’athlète algérien Taoufik Makhloufi, médaillé d’or olympique sur 1500 m qui a fait retentir l’hymne national, «Kassaman», dans le ciel de Londres. Le parallèle s’arrêtera là. Dans la foulée, la conjoncture du marché pétrolier donne un bol d’oxygène à l’économie nationale qui commençait à avoir des sueurs froides après les mises en garde du Fonds monétaire international et de la Banque d’Algérie qui avaient tour à tour pointé du doigt la politique budgétaire expansionniste de ces dernières années du gouvernement algérien. Ce qui a fragilisé sa situation budgétaire qui, désormais, requiert un baril de pétrole à 112 dollars pour assurer son équilibre selon de nombreux experts.
Miraculeusement, le baril de pétrole a répondu favorablement à cette mise en garde. Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, s’est hissé à plus de 113 dollars mercredi pour atteindre son niveau d’il y a près de trois mois. Il a clôturé à 112,51 dollars jeudi. Soit une hausse de 37 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) a terminé, le même jour, à 93,58 dollars. Le baril volera-t-il plus haut?
A court terme, les choses se présentent plutôt favorablement. Même les prévisions pessimistes successives de l’AIE, bras énergétique des pays occidentaux gros consommateurs de pétrole qui tablent sur une rétraction de la demande mondiale, n’ont pas freiné l’ascension des cours de l’or noir de voler vers de nouveaux sommets. «La croissance économique molle (qui) pourrait restreindre la croissance de la demande de pétrole à 0,9 million de barils par jour (mbj) en 2012 et 0,8 mbj en 2013» indique dans son rapport mensuel l’Agence internationale de l’énergie qui, rappelons-le, pour la quatrième fois, revoit à la baisse ses prévisions de demande d’or noir après l’avoir fait en janvier, février et juin. Certains indices n’en indiquent pas le chemin, du moins dans l’immédiat, malgré la morosité récurrente de l’économie mondiale et de la crise financière européenne. En effet, les Etats-Unis, premiers consommateurs d’or noir de la planète sont entrés en plein «driving season».
Une saison de haute consommation en été à cause des départs en vacances et des grands parcours sur les routes américaines interminables qu’accomplissent de manière quasi rituelle les automobilistes.
Ce qui implique inévitablement une plus forte demande de pétrole et une augmentation des prix de l’essence à la pompe. Au niveau mondial, la demande devrait être boostée par les pays émergents, l’Empire du Milieu en l’occurrence. «Les indicateurs publiés jeudi en Chine ont relevé le moral des opérateurs et provoqué un regain d’optimisme sur les marchés de l’énergie…Le ralentissement de l’inflation dans le pays en juillet, pour le quatrième mois consécutif, alimente les espoirs de voir Pékin prendre bientôt des mesures de relance pour stimuler l’économie» estime Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden. Deuxième pays consommateur de pétrole après les États-Unis, la Chine devrait engloutir pas moins de 8,2 millions de barils par jour en 2013. Si l’on tient compte des craintes de mise à l’arrêt, momentané d’une bonne partie des plates-formes en mer du Nord pour des raisons de maintenance et des tensions géopolitiques qui risquent de mettre le feu au Moyen-Orient, on peut supposer que le baril de pétrole n’est pas près de redescendre du toit de Londres.