A une semaine de la visite de François Hollande,Le couple Algérie-France en question

A une semaine de la visite de François Hollande,Le couple Algérie-France en question
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Depuis le retour aux affaires de la gauche, les relations connaissent un léger mieux

L’Algérie ne ménage aucun effort pour améliorer ses relations avec la France et compte les réchauffer avec la venue à Alger, le 19 décembre, de François Hollande.

L’Algérie et la France ont de tout temps entretenu des rapports tumultueux, mais depuis le retour aux affaires de la gauche, les relations connaissent un léger mieux. Dans un entretien qu’il a accordé à l’Agence France presse, à quelques jours de la visite de François Hollande en Algérie, le Président Abdelaziz Bouteflika plaide pour une relation «forte et durable» avec la France. «L’Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays», affirme le chef de l’Etat.

Relancées du temps de Jacques Chirac, mais brouillées après le passage de Nicolas Sarkozy, ces relations demandent à être améliorées et refondées dans l’intérêt des deux pays. Se disant favorable à un nouveau départ et un partenariat d’exception entre la France et l’Algérie qui ont beaucoup de choses en commun, le Président de la République a indiqué que les formes importent peu, l’important c’est que «les deux pays soient pour un partenariat d’exception dont les formes importent peu.» Insistant sur ce partenariat, Abdelaziz Bouteflika a déclaré que «seule sa consistance est essentielle.» Selon lui, «il faut construire un partenariat qui résiste aux contingences et qui dépasse les seules relations commerciales où chacun réduit l’autre à un débouché». Pour ce faire, il compte beaucoup sur le dialogue pour refonder ces relations et relancer la coopération à tous les niveaux entre l’Algérie et la France. «Je suis pour une intensification du dialogue à tous les niveaux et un partenariat gagnant-gagnant pour assurer le développement économique de l’Algérie et améliorer le quotidien des 37 millions de citoyens qui y vivent», a-t-il souligné. Mondialisation oblige, «l’interdépendance entre Etats, fussent-ils éloignés, est devenue une chose inévitable», a-t-il précisé. Evoquant la colonisation et ses effets désastreux sur le peuple algérien, le président veut dissiper les pesanteurs et les malentendus pour construire l’avenir. Il insiste, notamment sur «l’obligation pour l’Algérie et la France de travailler ensemble tant leurs interdépendances sont nombreuses.» Ne faisant pas de la repentance une fixation, Abdelaziz Bouteflika veut tirer les enseignements de l’expérience passée «pour corriger dans l’action la trajectoire d’une coopération et d’un partenariat toujours perfectibles.» Evoquant les réformes, il a indiqué que l’Algérie est sur la bonne voie et que la future Constitution renforcera l’Etat de droit et la démocratie dans le pays. Le premier magistrat du pays a ensuite évoqué le conflit malien, en indiquant que les mouvements islamistes radicaux qui occupent le nord de ce pays constituent «une menace globale qui n’a pas de nationalité ni de région ou de religion d’appartenance.»

A la question de savoir si l’Algérie accepterait une aide de la France et des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste dans le nord du Mali, Bouteflika trouve «normal que le Mali bénéficie de l’appui de la communauté internationale» pour l’éradication du terrorisme. Enfin, face au printemps arabe, M.Bouteflika, élu en 1999 puis réélu à deux reprises, défend «le droit de chaque nation à trouver sa voie».