A un mois et demi du rendez-vous des locales La surenchère politique commence

A un mois et demi du rendez-vous des locales La surenchère politique commence

Au fur et à mesure que la date du scrutin approche, les tensions s’accentuent entre les acteurs politiques.

La conjoncture s’y prête déjà. La scène politique renoue avec la polémique des grandes échéances. A un mois et demi de ce rendez-vous, la cuisine électorale se mijote à petit feu. Les premiers indices d’une campagne houleuse se font déjà ressentir. Les partenaires politiques commencent à se lancer des piques entre eux. Ces derniers vont s’amuser durant ce temps de campagne à régler leurs comptes. Des déclarations, des accusations et des contre-attaques, des complots, les ingrédients d’une bonne surenchère politique y sont là. L’opération de dépôt des listes de candidature n’est pas passée sans tracas. Les partis se manifestent déjà. La secrétaire générale du PT accuse le FLN et le RND de lui avoir «subtilisé» une dizaine de listes électorales. Lors d’une réunion ordinaire qu’elle a tenue mardi dernier, Louisa Hanoune a dénoncé les irrégularités qui ont marqué la première étape des élections locales du 23 novembre prochain, celle de la confection des listes électorales et de la collecte des signatures des électeurs pour valider certaines de ces listes. La secrétaire générale du PT affirme qu’aucun parti, pas même ceux du pouvoir, n’a présenté, au soir du 24 septembre dernier, ultime délai pour le dépôt des listes électorales auprès des services des Drag (direction de la réglementation et de l’administration générale) des wilayas, des listes dans l’ensemble des 1 541 communes du pays. Selon elle, les deux partis majoritaires ont déposé des listes bien après minuit dans la nuit du 24 au 25 septembre dernier, et ce, au vu et au su de tout le monde, mettant ce dérapage parmi tant d’autres, sur la «fracture à l’intérieur des institutions» du pays. Louisa Hanoune n’est pas la seule à s’insurger. Une même déclaration a été faite auparavant par le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Abdelmadjid Menasra a dénoncé le non-respect du délai légal de dépôt des dossiers de candidature par le FLN et le RND. Ce qui constitue une violation effective de la loi et porte atteinte à la crédibilité des institutions. Cela n’est qu’une partie infime de l’iceberg. Les autres partis qui sont pris par le traitement des affaires organiques reviendront certainement pour s’exprimer prochainement et commenter l’opération de dépôt des listes de candidature et les difficultés rencontrées sur le terrain.

Un autre feuilleton de polémique qui a éclaté à cause des listes électorales. La désignation de Abdelmalek Amellou dans la liste électorale du RND à Béjaïa a provoqué les foudres du plus vieux parti de l’opposition. Le FFS par le biais de son secrétaire national, Mohamed Hadj Djilani, a dénoncé la nomination de Abdelmalek Amellou qu’il accuse d’être impliqué dans l’assassinat de l’avocat et compagnon de lutte de Hocine Ait Ahmed, Ali Mécili en 1987. Au fur et à mesure que la date du scrutin approche, les tensions s’accentuent entre les acteurs politiques. Ces polémiques risquent de polluer le débat électoral et de l’éloigner des vraies préoccupations des citoyens. Avec une conjoncture difficile marquée par la crise économique et l’épuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR), le vrai débat doit porter sur les moyens qui vont permettre aux élus locaux de financer leurs projets. Les partis politiques doivent jouer un grand rôle dans ce sens pour contribuer à trouver une issue à travers des réflexions et des propositions. Ces derniers ne doivent pas se bousculer uniquement autour des sièges au niveau des APC ou des APW, mais doivent apporter des alternatives et des programmes qui seront en mesure de relancer le développement local et d’améliorer le cadre de vie des citoyens. L’état catastrophique des routes et des trottoirs renseigne sur l’absence du sens de la responsabilité chez ceux qui en ont la charge au plan local. Pour convaincre sérieusement les citoyens d’aller voter, les partis et les candidats sont appelés à déployer beaucoup d’efforts et apporter en termes de propositions applicables, des solutions de crise.