À trois semaines de la fête de l’Aïd el-fitr La mafia du textile se prépare aux frontières

À trois semaines de la fête de l’Aïd el-fitr La mafia du textile se prépare aux frontières

Des milliers d’effets vestimentaires ont été saisis ces deux dernières semaines. Ce business représente un marché potentiel de dizaines de milliards.

Les lots de vêtements sont acheminés et stockés dans des conditions d’hygiène lamentables, colportant, du coup, plusieurs pathologies.



Pantalons, chemises, djellabas, chaussures, vestes et autres sous-vêtements en provenance du Maroc et de Tunisie inondent, depuis quelques jours, nos bandes frontalières.

À trois semaines de la fête de l’Aïd el-Fitr, la mafia du textile prend le relais et utilise les tuyaux de la grande contrebande pour “importer” des lots de vêtements, dont des ballots de friperie, pour envahir le marché informel.

En juillet dernier déjà, cette filière avait annoncé la couleur : plus de 1 700 articles avaient été saisis aux bandes frontalières algéro-marocaines et algéro-tunisiennes par les éléments des gardes frontières, en plus des centaines d’autres produits interceptés sur les voies routières par les gendarmes

. Affiliés à la contrebande des produits alimentaires et du carburant, ces gangs utilisent également des véhicules volés et sans numéro de châssis pour acheminer dans des conditions catastrophiques leurs marchandises vers l’Algérie.

Plus grave, ces produits colportent plusieurs pathologies, notamment les articles de la friperie dont l’origine est souvent ignorée par le client. C’est que cette mafia cible généralement les marchés des petites et moyennes bourses pour engranger des sommes d’argent colossales et qui se chiffrent en dizaines de milliards, et ce, au détriment de la santé du consommateur et de l’économie nationale.

Durant la première dizaine du mois du Ramadhan, les éléments des GGF et les gendarmes en faction ont réussi à saisir des milliers d’articles sur des contrebandiers, dont notamment 5 ballots de friperie, une centaines de djellabas, plus de 500 chemises et 700 autres pantalons, près de 300 paires de chaussures, sans compter les moyens de locomotion abandonnés par les contrebandiers à la vue des dispositifs de sécurité. Au moins douze personnes ont été arrêtées, dont une femme, notamment sur l’axe Maghnia, Tlemcen et Aïn Témouchent.

À la frontière est en revanche, des camions et des motocyclettes ont été récupérés par les mêmes services. Selon la cellule de communication de la GN, pas moins de 30 000 litres d’essence et de mazout, en sus des jerricans vides et des réservoirs secondaires, ont été saisis lors des différentes opérations menées par les GGF durant la même période.

La fin justifie les moyens, la mafia du textile a usé de tous les subterfuges pour préparer cette grande fête, en vain. En effet, les dispositifs de contrôle et de surveillance, contrairement à ce que pensaient les contrebandiers et les narcotrafiquants, ont été renforcés durant le mois du Ramadhan par la GN qui a redoublé de vigilance au niveau des frontières.

Signalons que les GGF de Tébessa et de Souk-Ahras, qui patrouillaient le long du tracé frontalier, ont découvert et saisi quatre véhicules légers, deux moteurs d’occasion pour véhicules légers, 340 paires de lentilles optiques fabriquées aux USA, 100 jerricans d’essence vides et 7 306 litres de carburant, tous abandonnés. Là aussi, un contrebandier a été interpellé.