A trois semaines avant l’Aïd,Une hausse des prix inexplicable

A trois semaines avant l’Aïd,Une hausse des prix inexplicable

Les prix des produits de large consommation enregistrent, depuis plus d’une semaine, une flambée anormale.

Pratiquement tous les produits de large consommation ont connu des augmentations importantes et pesantes pour les petites bourses, déjà mises à rude épreuve.

A Alger, les fruits sont hors de portée, les légumes dépassent tout entendement alors que les viandes sont, tout bonnement, inabordables. Au marché Meissonnier, au cœur d’Alger, la pomme de terre a atteint les 70 DA, la courgette 100 DA, les haricots verts 140 DA et la salade cotée à 120 DA, durant la journée d’hier. Des prix susceptibles de faire pleurer les pères de famille, condamnés à remplir le couffin pour subvenir aux besoins familiaux. Les fruits de saison, à savoir le raisin, est vendu entre 120 et 160 DA le kilo alors que la poire dépasse 100 et atteint 120 DA le kilo. A Bordj El Kiffan, la pomme de terre a été vendue 100 DA pour 2,5 kilogrammes, «et la qualité n’est pas toujours bonne», apprend-on, la salade est passée de 50 à 70 DA et l’oignon a stagné à 25 et 30 DA. Les œufs ont atteint 9 et 10 DA l’unité. «C’est du jamais vu» dira un habitant. Le sucre est passé de 85 à 95 DA. Le litre d’huile alimentaire fait dans les 165 DA alors que le bidon de cinq litres est à 590 DA.

«Il y a de quoi pousser les gens à vendre leurs vêtements pour joindre les deux bouts» commente un citoyen. Les viandes sont tellement coûteuses que la majorité écrasante des ménages devraient s’en passer. Le prix de la viande rouge est 750 DA le kilo et le poulet ne veut pas descendre au-dessous des 200 DA, atteignant même les 260 DA le kilo. La sardine, qui était par le passé, à la portée des petites et moyennes bourses est devenue, de nos jours, un luxe. Le kilo de sardine coûte entre 250 et 300 DA, à Meissonnier. Ainsi, il est facile de deviner que la viande a déserté la grande majorité des

«plats» des Algériens. Un père de famille s’est dit scandalisé par cette situation. «Les prix appliqués ne répondent à aucune logique commerciale. Malgré la disponibilité des produits de large consommation les prix ne cessent d’augmenter» relève-t-il. Cette tendance continuelle vers la hausse touche également les légumes secs, les haricots blancs 150 DA, les lentilles 130 DA et les pois chiche 160 DA le kilo.

Ces augmentations des prix des produits de large consommation touchent aussi bien les produits de saison que les autres. Une flambée qui, de surcroît, intervient à moins de trois semaines de l’Aïd El Adha, augurant ainsi d’une flambée vertigineuse et d’une spéculation sans limites. Sur les marchés d’Alger, les citoyens font leurs emplettes, la mort dans l’âme.

Les commerçants, quant à eux, dégagent toute responsabilité et rejettent la balle sur les grossistes. Pour les petites bourses, on ne sait plus quoi faire, après la rentrée scolaire et en attendant l’Aid El Kebir, les simples citoyens doivent faire des économies et bien gérer leurs revenus pour ne pas se retrouver sans le sou à la fin du mois.

Mais surtout pour économiser de quoi acheter le mouton et faire face aux dépenses qu’impose cette fête religieuse. Les seuls gagnants sont les commerçants. Par ailleurs, les grands absents demeurent les services de contrôle qui ne semblent pas beaucoup se préoccuper de cette situation.

Par Aomar F.