À tous ceux qui ont l’impression de ne pas avancer dans la vie

À tous ceux qui ont l’impression de ne pas avancer dans la vie

361847-conseils-pour-combattre-le-stress-622x600-2.jpgOn n’a pas besoin d’être encore plus motivé-e, que les autres nous encouragent à agir, ni de lire encore un tas de listes et d’articles qui expliquent qu’on n’en fait pas assez.

On se conduit tous comme s’il suffisait de lire plein d’articles et de citations sur Pinterest pour que, soudain, le déclic se fasse dans notre cerveau et qu’on se mette à l’action. A vrai dire, quand on parle de succès, de motivation, de volonté, d’objectifs et de productivité – bref, tous ces petits mots à la mode -, il y a une chose que l’on ne mentionne que rarement: on est ce que l’on est, jusqu’à ce que l’on devienne quelqu’un d’autre. Pour changer, il faut en avoir envie. On agit quand c’est le bon moment pour nous. C’est comme ça que ça se passe, tout simplement.

Ce dont on a le plus besoin? Qu’on nous laisse faire les choses À NOTRE RYTHME!

On n’est pas des robots. La motivation ne se trouve pas d’un seul coup, comme par magie. Il arrive qu’on traverse des moments difficiles, que la vie se mette en travers de notre route. La vie! Vous vous souvenez? Ce truc qui vous apprend des choses, les plus importantes requérant parfois un long cheminement.

On ne contrôle pas tout. On peut se lever tous les jours à 5 h du matin jusqu’à n’en plus pouvoir, mais si les mots, le tableau ou les idées ne sont pas mûres, il n’y a rien à faire. On peut s’y mettre chaque matin avec les meilleures intentions du monde, si ce n’est pas le moment, CE N’EST PAS LE MOMENT! Il faut savoir s’accorder le droit d’être humain.

« Si ce n’est pas le moment, CE N’EST PAS LE MOMENT! Il faut savoir s’accorder le droit d’être humain. »

Il arrive qu’un roman ne soit pas prêt à être écrit, parce qu’on n’a pas encore cerné le personnage principal. Ou qu’on a besoin de deux ans d’expérience supplémentaires pour faire de son chef-d’œuvre quelque chose de vrai, d’authentique, qui touchera les gens en profondeur. Il arrive qu’on ne puisse pas tomber amoureux, parce qu’on a besoin de découvrir sur soi des choses qui ne peuvent s’apprendre que par la solitude. Qu’on n’ait pas encore rencontré la personne avec qui on sera amené à travailler. Que la tristesse nous envahisse parce qu’elle servira un jour de fondation au reste de notre vie.

On le sait tous: on n’est pas toujours maître de ce qui nous arrive. Pourtant, on ne prend pas en compte cette vérité dans notre façon d’agir. On se donne tant de mal pour manipuler et contrôler notre vie, pour faire de la créativité un jeu qu’il faut gagner, pour prendre des raccourcis sur le chemin du succès parce que les autres disent y être arrivés, pour gérer les émotions et l’incertitude comme des processus linéaires.

Mais on ne régit pas la façon dont se déroule notre vie. Ca ne marche pas comme ça. On ne peut pas en contrôler tous les tenants et les aboutissants de manière à éviter le côté aléatoire, imprévisible, qui va bien au-delà de notre entendement. Il faut savoir se présenter tel que l’on est à un moment précis, et accepter que cela suffise.

Pourtant, notre manière d’agir va à l’encontre de ce mode de vie. Tout est bon pour booster notre productivité et tirer parti de chaque minute. On apprend à chasser les instincts naturels qui font notre humanité. On oublie souvent qu’on est ce que l’on est, jusqu’à ce qu’on soit quelqu’un d’autre. La même personne jusqu’à ce que l’on change. On peut repousser un peu l’inéluctable en mettant en place des habitudes de vie saines, en prenant notre vie en main de manière à parvenir à un meilleur développement personnel, mais on ne décide pas du moment où les choses nous arrivent.

Le moment juste, c’est LA chose que nous oublions souvent d’accepter.

Tout paraît sombre, et puis les choses s’améliorent. Notre malheur vient en majeure partie de la conviction que la vie devrait être différente. On est persuadé d’être dans la maîtrise des choses. Notre haine et la mauvaise opinion que nous avons de nous-mêmes découle de l’idée qu’on devrait être capable de changer de vie, être plus riche, plus sexy, plus heureux-se, meilleur-e. Se sentir responsable de sa destinée nous rend plus fort-e, mais cela s’accompagne souvent d’une rancœur et d’une amertume qui ne sont bonnes pour personne. Il faut faire tout ce que l’on peut et, pour le reste, accepter de laisser advenir ce qui doit advenir, ne pas se sentir tributaire de ce qui nous arrive (et donc trop vulnérable). Les opportunités se repèrent rarement du premier coup.

On n’a pas besoin d’être plus motivé-e ou plus inspiré-e pour vivre ce que l’on souhaite. L’important est de ne plus ressentir autant de honte à l’idée qu’on ne fait pas tout ce qu’on devrait faire. D’arrêter d’écouter des gens qui vivent des choses complètement différentes, qui sont à une tout autre étape de leur vie, nous dire qu’on n’en fait pas assez, qu’on n’est pas assez ceci ou cela. Il faut laisser les choses advenir au moment où elles doivent advenir. Transformer les échecs en leçons de vie. Comprendre que ce qui nous arrive, là, tout de suite, nous servira un jour. Que ce que l’on vit nous permettra de définir notre identité.

« Certaines choses nous dépassent. On ne peut pas les contrôler, ou suivre un mode d’emploi en dix étapes. »

On n’est pas toujours prêt-e à réfréner ses désirs, à accepter de se laisser le temps d’évoluer afin de vivre ce qu’on souhaite vivre.

Quoi qu’on désire, on le désire bien assez. Si bien qu’on se rend malheureux-se pour y parvenir. Et si on soufflait un peu? Peut-être que le problème ne vient pas de notre motivation, mais du fait que l’on s’obstine à pousser un rocher vers le sommet d’une montagne qui ne fait que grandir au fur et à mesure de nos efforts.

Certaines choses nous dépassent. On ne peut pas les contrôler, ou suivre un mode d’emploi en dix étapes. Il faut simplement la laisser exister, prendre un peu de recul, ne serait-ce qu’un instant. Arrêter d’être rongé-e par la culpabilité, et laisser la machine avancer à son rythme. Un jour, le sens de ce moment apparaîtra. Croyez-moi.