Contacté par nos soins, le représentant de la section syndicale autonome des pétroliers de Hassi R’mel, Messaoud Derouiche, a fait savoir que le mouvement qu’ils ont engagé la dernière semaine «n’est certainement pas en train de s’essouffler. Bien au contraire, nous sommes pour le durcissement jusqu’à faire revenir les décideurs sur cette décision des plus contraignantes pour le travailleur». Comme programme d’actions à suivre dans les jours à venir,
Derouiche a annoncé que les travailleurs protestataires de Hassi R’mel ont décidé d’«organiser tous les jours de la semaine, de 15h à 18h, un sit-in et une marche, ponctués par des prises de paroles au niveau de la direction, soit devant le complexe administratif».
S’insurgeant contre cette mesure, le syndicaliste trouve «injuste et délirant d’annoncer à un travailleur, rentré dans le monde du travail à l’âge de 22 ans et qui attend de sortir dans quelques mois, de patienter jusqu’à 60 ans ; alors qu’il en a 50», a décrit Derouiche l’état d’âme dans lequel se trouvent certains travailleurs, ajoutant que déjà les conditions de travail sont difficiles, vu la chaleur et l’isolement.
Dans la lancée, le représentant de la section de Hassi R’mel nous a fait savoir que des contacts permanents sont établis avec les pétroliers de Hassi Messaoud afin de faire aboutir cette revendication «commune à tous les travailleurs, non seulement du secteur des hydrocarbures, mais plutôt tous les secteurs d’activité en Algérie».
Concernant le nombre de travailleurs qui ont suivi le mot d’ordre au niveau de ce site gazier stratégique du pays, Derouiche a estimé qu’ils sont au nombre de 1500 personnes. «Actuellement, nous sommes à quelque 3000 employés, dont 50% sont de nouvelles recrues, avec des contrats déterminés.
Ceci dit, nous sommes en train de les sensibiliser, car les jeunes d’aujourd’hui seront les retraités de demain», a ajouté notre interlocuteur sur une note d’espoir.
Même combat
D’une base gazière à Hassi R’mel à l’unité SNVI de Rouiba, le combat est le même, même si les méthodes ne sont pas identiques. Une source syndicale a confirmé qu’après le sit-in organisé la semaine dernière au niveau de cette unité de production, les travailleurs ont décidé d’aller plus loin.
Pour ce faire, on annonce d’ores et déjà une rencontre aujourd’hui de la section de l’UGTA pour décider des suites à donner à ce mouvement. Si ces mouvements ont été enclenchés dans les secteurs des hydrocarbures et de l’industrie mécanique, c’est que ces deux secteurs sont ceux où les conditions de travail sont parmi les plus pénibles, notamment en cette période de Ramadhan.
Ceci étant, les leaders de ce mouvement appellent les autres secteurs à se joindre à eux dans les jours à venir, afin que la pression sur les faiseurs des lois soit plus forte. En attendant l’adhésion du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) et d’autres syndicats aussi, le mouvement contre cette mesure impopulaire risque fortement de faire tache d’huile.