Se soigner « c’est un vrai parcours du combattant », et face à l’absence de centres de soins et de matériel spécialisé locaux, les chances de survie des malades atteints du cancer, « se voient considérablement réduites », indique Houari Kaddour, Secrétaire National chargé des dossiers spécialisés de la LADDH.
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme attire, à travers un communiqué, l’attention sur la cherté des soins médicaux des cancéreux, qui « ne sont pas à la portée de tous les malades ». D’ailleurs, précise-t-on, le montant d’ «une séance de radiothérapie s’élève à 13 000 dinars chez le privé » tandis que « les services de la Sécurité sociale n’en rembourse que 400 DA seulement ! ».
Le responsable au sein de LADDH relève « l’existence d’une pénurie de psychotropes et des médicamentations antidouleur nécessaires dans les séances de chimiothérapie faute de prévisions ». Pour lui, c’est un déficit qui peut être « fatal » pour les malades.
Enfin, Houari Kaddour explique que le coût de la prise en charge thérapeutique, l’achat des médicaments anticancéreux (chimiothérapie), la radiothérapie, les frais des analyses de laboratoire, des examens radiologiques, la charge financière liée au transport et aux contrôles post-thérapeutiques, «incombent totalement aux cancérogènes ». LADDH souligne, ainsi, « le caractère désastreux de la prise en charge des malades cancéreux dans l’Algérie profonde qui restent livrés à eux-mêmes », tout en s’interrogeant sur l’utilité du fonds spécial de 30 milliards de dinars, alimenté chaque année par les pouvoirs publics pour l’amélioration de la prise en charge des malades.
LADDH souligne que le cancer est la deuxième cause de mortalité en Algérie avec un pourcentage de 21%, derrière les maladies cardio-vasculaires. Le nombre de cancéreux en Algérie estimé à 480 .000 patients, dont 50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie. Il s’agit aussi de 1.500 enfants (soit une moyenne de 5 nouveaux cas par heure enregistrés chez les adultes, et 4 nouveaux cas par jour chez les enfants), enregistrés annuellement.
Afin de remédier à cette situation, la LADDH préconise la mise en place du plan de lutte contre le cancer, l’amélioration des campagnes de communications et de dépistage précoces de la maladie et l’amélioration de la prise en charge sanitaire du cancéreux. L’organisation des droits de l’homme appelle également à la formation supplémentaire des médecins généralistes qui prennent en charge les cancéreux au niveau local et solliciter aussi les services afférents de la Sécurité sociale pour un accompagnement financier des malades démunis.