A quoi sert la répression ?

A quoi sert la répression ?

Quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées ce matin devant la Grande poste, à Alger pour dire tout le « bien » qu’elles pensent du 4ème mandat, de Bouteflika, de Toufik et du régime en général. Sous l’étendard du « front de refus », ces algériens ont crié leur douleur de manière calme et pacifique. Il n y a eu ni casse, ni dérapage ni agression.

L’autre jour, des centaines de « Chaouis » étaient sortis dans la rue en réaction aux propos de Abdelmalek Sellal. A Batna aussi, il ne s’est rien passé de grave. Cette marche s’était déroulée dans le calme et les protestataires s’étaient juste défoulées et ont évacué la grosse colère qu’ils couvaient.

Jeudi, des milliers personnes issues notamment des rangs des partis boycotteurs de la présidentielle ont pris d’assaut la salle Harcha Hassan pour signifier leur refus de cautionner un scrutin « joué d’avance ». Aussitôt, la manifestation terminée, tout ce beau monde s’est dispersé dans le calme avec ce sentiment du devoir accompli.

Durant ces trois manifestations publiques, les forces de sécurité y compris lors du dernier sit-in du mouvement « Barakat », suivaient le spectacle sans broncher. Ils se sont contentés d’observer et de surveiller d’éventuels dérapages.

Une leçon de civisme des manifestants

Résultats des comptes ; il n’ y a eu ni corps-à corps, ni blessés, ni affrontements et forcément ni rancœurs. Chacun a fait son travail dans le respect des lois de la république. Il faut se féliciter de cette sage décision prise d’interdire et de réprimer systématiquement n’importe quelle action de protestation qui s’inscrit contre les options politiques du régime. C’est comme cela qu’on évite les confrontations et peut être même la mort d’homme.

Rangez vos matraques !

La police n’a pas pour vocation d’interdire l’expression de rue à des citoyens. Elle n’a pas non plus vocation à servir de bras armé au pouvoir pour réprimer tous ceux qui ne souscrivent pas à ses choix. C’est ce qu’on appelle la gestion démocratique des foules.

Le mot a été lâché par le général Hamel l’autre jour pour disculper le comportement de ses troupes. Mais il a vite été contredit par la manière forte utilisée plusieurs fois pour stopper les manifestations du mouvement Barakat. Il faut croire que les autorités ont changé leur fusil d’épaule.

Elles ont dû constater que cette façon d’agir risque de provoquer l’irréparable à la veille d’uns scrutin porteur de tous les risques. Et c’est tant mieux pour un pouvoir qui manie à la perfection l’usage de la matraque faute de pouvoir convaincre le peuple de la justesse de ses choix. C’est un grand acquis pour les algériens qui ont prouvé à un régime répressif qu’ils sont bien plus soucieux de la sécurité nationale que lui. Alors messieurs, rangez donc vos engins et vos matraques et laisser le peuple dire ce que bon semble.