Vendredi 21 juillet, 9 heures du matin. Des groupes de personnes accélèrent le mouvement dans les environs du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar à Alger.
La raison de ce réveil matinal exceptionnel? Le début des soldes annoncées par les médias et les différents centres commerciaux de la capitale. Les magasins promettent des réductions pouvant aller jusqu’à -70 % . Mais qu’en est-il vraiment sur place ?
La Rédaction du HuffPost Algérie y a fait un tour pour vous éclairer un peu plus sur ce phénomène.
Une fois aux abords du centre commercial, l’accessibilité du centre est déjà difficile. Le parking extérieur déjà complet, les automobilistes sont obligés de se garer sur la piste qui entoure le parking et qui est « surveillée » par des agents non-officiels. Une affluence qui risque de devenir plus problématique au fil des heures.

A l’intérieur du centre, les amateurs des bonnes affaires sont déjà devant les devantures des magasins. Hommes, femmes et parfois même enfants, tout le monde semble concerné par cette vague de réductions.
Les magasins qui attirent le plus de clients sont visiblement ceux spécialisés dans la vente d’articles de sport. Des dizaines de personnes pour la plupart des hommes, attendent l’ouverture au public. Ces marques de sport sont connues pour offrir une marge de réduction intéressante, dira Hamid, fervent habitué des soldes. « Les soldes me permettent d’acheter des articles de qualité que je n’aurais pas pu me permettre en temps normal. »
Chaussures de sport à moitié prix, pantalons soldés, il n’est pas question de rater les réductions disponibles. Mais cette forte affluence ne se fait malheureusement pas sans conséquences sur l’ordre du magasin. Les personnes se bousculent et quelques minutes à peine après l’ouverture, un désordre impressionnant règne déjà. Pour éviter qu’il y ait trop de clients à la fois et favoriser le vol, un système de régulation est installé. Des agents de sécurité constituent des groupes qui entrent dans le magasin, pendant que d’autres attendent leur tour.
Mais l’entrée dans le magasin n’est pas la seule épreuve qui attend les clients, puisqu’une fois rentré, la queue interminable pour payer ses achats peut en décourager plus d’un. Même les cabines d’essayage sont prises d’assaut et il faut attendre des dizaines de minutes pour pouvoir essayer ses vêtements. C’est le cas chez Bershka, magasin d’origine espagnole de prêt à porter. La file d’attente pour accéder aux cabines d’essayage longe une bonne moitié du magasin.
Point positif, malgré une longue file d’attente pour les cabines d’essayage, cette attente excessive ne concerne pas les caisses qui défilent à toute vitesse. Spécialement de service pour l’occasion, trois hôtes de caisses font passer les clients simultanément. En une dizaine de minutes d’attente à peine, les clients repartent satisfaits.
Cette attente « allégée » aux caisses n’est pas le cas de tous les magasins puisqu’à Zara, c’est tout à fait le contraire. Partagé en trois parties destinées aux femmes, hommes et enfants, les caisses sont assaillies d’une cinquantaine de personnes. Les bras chargés d’articles, les clients attendent depuis « plus de deux heures », nous dira-t-on.
L’heure de pause des magasins approche, sans que les clients n’aient pu passer à la caisse. Dépassés, les responsables menacent de fermer malgré les queues interminables. Ils finissent par baisser les stores, et les clients se retrouvent obligés d’attendre la réouverture après la prière du vendredi.
Que valent ces réductions affichées?
Mais les réductions proposées en magasin valent-elles la peine de passer par toutes ces difficultés? Lorsqu’on regarde de plus près les réductions affichées, elles peuvent aller jusqu’à moins cinquante pour cent sur certains articles.
Chez Stradivarius, des jeunes femmes pour la plupart se ruent sur les rayons des chaussures qui bénéficient d’une réduction de 50 pour cent.
Premier jour de soldes oblige, les tailles sont largement disponibles. Cependant, il va encore falloir mettre du cœur à l’ouvrage, puisque les premiers clients ne semblent pas avoir été cléments avec le rangement. En désordre, les tailles des pantalons sont mélangées et un effort de recherche sera indispensable pour trouver les modèles recherchés.
Malgré les queues interminables qui témoignent vraisemblablement de la satisfaction des clients, certains clients ne semblent pas satisfaits et quittent les magasins les mains vides. Parmi eux, Imene, jeune étudiante, ne comprend pas cet engouement pour les soldes : « Il y a trop de monde pour rien. C’est toujours la même marchandise qui revient et on nous fait croire que c’est soldé. Je suis déçue. »
Si vous ne souhaitez pas vous déplacer, vous pouvez toujours le faire à partir de chez vous en vous rendant sur les sites des différents magasins comme Stradivarius et Bershka. Le système de paiement en ligne n’étant pas encore disponible, vous n’échapperez cependant pas à l’attente à la caisse.