A Tlemcen, la création d’une nouvelle structure n’a pas été sans bruit. Des militants sont complètement partagés sur la décision de la direction.
Ça bouillonne encore au FLN. Les rangs des mécontents se renforcent. Le comportement du secrétaire général du parti exacerbe de plus en plus ses adversaires qui ne reconnaissent plus le parti. A quelques mois de la tenue du 10ème congrès, la base est sous tension. L’opération de restructuration entamée par la direction au niveau de la base divise davantage les militants.
A Tlemcen, la création d’une nouvelle structure n’a pas été sans bruit. Des militants sont complètement partagés sur cette question. Alors que certains ont contesté la décision du secrétaire général en revendiquant la création de trois mouhafadhas, d’autres ont complètement rejeté cette décision en préférant maintenir le statu quo. Des militants se sont déplacés à Alger pour réclamer que leur localité abrite la nouvelle mouhafadha ce qui a créé des animosités entre les militants et la concurrence pour prendre le leadership.
«La création de ces structures vise à rapprocher les structures de nos militants», a affirmé Sadek Bouguetaya. Contrairement à lui, les adversaires de Saâdani voient que cette démarche va affaiblir le parti en fragilisant ses structures. «Au lieu de renforcer les rangs du parti à la veille du congrès, la direction de Saâdani est en train de semer la pagaille au niveau de la base à travers la création de nouvelles structures», a déclaré un militant sous couvert de l’anonymat. Depuis son lancement, l’opération de restructuration a été entachée par plusieurs confrontations entre partisans et opposants de Saâdani. L’ancien coordinateur du bureau politique, Abderahmane Belayat, affirme que la majorité des militants conteste ces mouhafadhas. «Nous allons porter plainte pour annuler cette décision», a confié M.Belayat par téléphone. Selon lui, les militants vont porter plainte au niveau de chaque wilaya pour avorter cette démarche. Se référant au statut du parti, M.Belayat soutient que cette opération n’est pas réglementaire et que Amar Saâdani agit en dehors des pratiques connues au parti. Selon lui, des militants menacent d’occuper le siège du parti pour chasser la direction actuelle.
«Nous sommes en train de retenir les militants pour qu’il n’y ait pas de dérapage», a averti M.Belayat qui préfère recourir à d’autres voies. M.Belayat compte relancer la demande pour la tenue du comité central en vue de l’élection d’un secrétaire général et la préparation du congrès. Dans le cas où cette demande serait rejetée, M.Belayat dit qu’il va alerter les autorités publiques sur les conséquences d’un éventuel dérapage. De son côté, Abdelkrim Abada, chef de file du mouvement de redressement et de l’authenticité avoue que jamais le FLN n’a connu une telle situation. «Saâdani est en train de décider seul sans associer la base et les instances sur des sujets importants qui concernent le parti», a déploré M.Abada. Joint par téléphone, l’ancien mouhafedh estime que la décision de la tenue du 10ème congrès doit être tranchée dans le cadre du comité central, M.Abada accuse Saâdani de faire cavalier seul. «Il n’a même pas réuni la commission nationale de préparation du congrès», a-t-il rappelé. Le chef de file du mouvement de redressement et de l’authenticité compte organiser plusieurs rencontres régionales pour sensibiliser la base sur la nécessité de sauver le parti de la dérive.