A quelques mois de la présidentielles de 2014, La scène politique sans leaders

A quelques mois de la présidentielles de 2014, La scène politique sans leaders

Depuis des semaines, les débats au sein des partis politiques, portent sur les élections présidentielles de 2014, sans que des leaders ne se manifestent ou des candidats ne s’affichent en prévision de ces échéances. Cette situation nous emmène à poser des questions sur les ambitions de la classe politique sachant qu’en principe, l’objectif de tout parti est de gouverner.

A l’exception du Front national algérien, qui a plébiscité son président Moussa Touati comme candidat pour les prochaines présidentielles, plusieurs formations politiques maintiennent le suspens sur leurs positions.Dans ce cadre, le MSP qui se place comme leader de la mouvance islamiste, a lancé des consultations sur les prochaines présidentielles avec des partis islamistes, à l’instar de ses deux alliés, Ennahdha et El Islah, le patron du FJD, Abdellah Djeballah, le président de mouvement pour l’édification, Mustapha Belmehdi. Mokri a aussi réuni au siège de son parti ce qui est appelé le « groupe des 14 pour la mémoire et la souveraineté, » Ce n’est pas tout, le nouveau patron du MSP, Abderrezak Mokri, dit aussi avoir eu des entretiens téléphoniques avec l’ex-Sg du FLN, Abdelaziz Belkhadem et l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, seule personnalité ayant annoncé publiquement et officiellement sa candidature.

Cependant, Mokri ne soutiendra pas Benbitour lors des prochaines présidentielles et ne cache pas ses ambitions personnelles pour ce rendez-vous électoral sans le dire directement, car le patron du MSP, étant probablement le candidat de consensus, ce qui n’est pas évident dans un courant islamiste dispersé et envahi par le complexe de  » leadership « . Ainsi, les Islamistes n’ont toujours pas un candidat commun.

Dans un entretien au « Monde », le patron du MSP dira : « la situation est floue et opaque, d’où l’embarras actuel de la classe politique. Aucun parti n’a encore annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle, car personne ne sait comment elle se présentera. Le plus important est de bâtir un programme pour des réformes fiscale, administrative, législative, une économie hors hydrocarbures, le développement du secteur privé, de la santé… Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais la démocratie. Nous préférons nous en tenir au calendrier qui était prévu en avril 2014 ».

En fait, les Islamistes veulent s’assurer d’abord que le président Bouteflika n’est pas en mesure de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Etrange attitude, car qu’est-ce qui empêcherait les islamistes de présenter un candidat devant Bouteflika ou quelqu’un d’autre ? Du côté des partis dits  » nationalistes « , le FLN et le RND, les directions provisoires de ses deux formations politiques, qui gèrent les affaires courantes après le départ de Belkhadem et Ouyahia, se disent fidèles au président Bouteflika qu’ils ont déjà soutenu lors des précédentes élections présidentielles. Cependant, ces deux partis n’évoquent pas le scénario de voir le président actuel non intéressé par les prochaines présidentielles. Ainsi, même ces partis n’ont pas un candidat commun à soutenir en 2014. Dans ce cadre, Belayat dira que Bouteflika est le candidat du parti, s’il décide de briguer un quatrième mandat mais ne dit rien sur l’autre hypothèse, le FLN sera tenu de présenter son nouveau SG. Ainsi, tout l’enjeu est dans celui qui soutiendra le parti de la majorité lors des prochaines présidentielles, et éviter le scénario de 2004 quand le parti était divisé entre le soutien de son SG de l’époque, Ali Benflis, et le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. Au RND, le congrès a été éloigné le plus loin possible pour voir plus clair. Cet important rendez-vous est fixé pour les 26, 27 et 28 décembre prochain. Dans ce contexte, les partis qui se placent à la dernière minute dans la case de soutien d’un candidat ou un autre, préfèrent attendre  » le signal « .

Par Nacera Bechar