A quelques jours seulement de l’Aïd El Fitr : Rush sur les boutiques et les échoppes de Tamanrasset

A quelques jours seulement de l’Aïd El Fitr : Rush sur les boutiques et les échoppes de Tamanrasset

Des magasins bien achalandés affichent des prix élevés, et même trop pour les parents à maigre bourse et qui sont, de surcroît, excédés par les lourdes dépenses durant tout le mois de Ramadhan.

Peu après la rupture du jeûne, l’avenue principale de Sersouf, quartier populeux de la ville de Tamanrasset, connaît une affluence particulière, montrant la propagation de la fièvre acheteuse qui s’empare pratiquement de toute la société targuie. Les familles tamanrasseties, prises par le désir des emplettes ou par ce qu’on peut qualifier de folie acheteuse, se ruent dans les boutiques de prêt-à-porter et les magasins d’habillement dans le but d’acheter des vêtements sans parfois en avoir besoin. Ce phénomène n’est pas nouveau puisqu’il s’est érigé ces dernières années en tradition perpétuée à chaque occasion de fête.

A quelques jours seulement de l’Aïd El fitr, les magasins et les échoppes de marques et d’habillement de luxe sont pris d’assaut. Les boutiques bien achalandées affichent des prix élevés, et même trop pour les parents à maigre bourse et qui sont, de surcroît, excédés par les lourdes dépenses durant tout le mois de Ramadhan. Toutefois, ces facteurs ne semblent nullement les dissuader de s’offrir le luxe, rien que pour satisfaire leur progéniture.

“En plus du manque du choix et de qualité, les prix affichés sont excessivement élevés. Il faut penser aux parents défavorisés ou encore à ceux qui ont plus de trois enfants à charge. Les prix ne les arrangent guère”, souffle une mère, qui dit avoir fait le tour de la ville sans parvenir à trouver une belle robe qui pourrait convenir à sa fille de 29 mois. Pour nombre de parents, l’achat de vêtements neufs est devenu une corvée inévitable.

“Les enfants capricieux ne peuvent pas comprendre dans quelle situation financière se trouvent leurs parents. L’essentiel pour eux est d’enfiler de nouveaux atours pour se pavaner le jour de l’Aïd, peu importe le coût ou encore les moyens par lesquels ils sont acquis”, lâche un fonctionnaire, père de trois enfants. Lors d’une virée effectuée dans le centre-ville nous avons fait un constat peu reluisant, notamment en matière des tarjs appliqués sur les fringues et les habits. Une paire de chaussures pour bébé coûte plus de 1200 DA, tandis que les petites robes sont cédées entre 2 000 et 4 500 DA.

Le simple fonctionnaire qui perçoit une minable rémunération ne pourrait pas s’en sortir. Il est à signaler que depuis la destruction du marché de l’Assihar par les flammes, le 18 juillet 2013, les prix ont presque doublé. Une année après ce tragique accident, les travaux de reconstruction de l’Assihar, pour lesquels une enveloppe financière de 120 millions DA a été dégagée, ne sont toujours pas lancés. Si certains commerçants ont été transférés au marché de Tafsit, d’autres par contre sont laissés pour compte.

Ce qui a favorisé inévitablement la propagation du commerce parallèle et de l’informel qui envahit visiblement toutes la ville de Tin Hinan sous le regard indifférents des autorités.

R. K.