A quelques jours du Ramadhan Le poulet se donne des ailes à Oran

A quelques jours du Ramadhan Le poulet se donne des ailes à Oran

La chute des prix des viandes blanches, particulièrement le poulet, n’a pas duré longtemps. Depuis une semaine, un renversement de la tendance est observé dans la wilaya d’Oran.

A l’approche du mois de Ramadhan, les prix ont repris, comme attendu, l’ascenseur et ni les assurances de l’Onab (Office national des aliments de bétail) ni celles du ministère de l’Agriculture n’arrivent à convaincre les consommateurs qui savent que les bouchers n’obéissent qu’à leur loi qui consiste à déplumer au maximum les citoyens à l’orée et durant le mois sacré. Ainsi et après avoir atteint 220 DA le kilo sur le marché du détail, le prix du poulet a repris de la hauteur en se faisant céder entre 360 et 400 dinars.

Et les commerçants les plus soucieux de respecter leur marge bénéficiaire de 20%, le cèdent à 320 DA le kilo. Tous les prétextes donnés par les bouchers n’arrivent pas à convaincre. Nous avons toujours en mémoire la mesure de suppression de la TVA sur les intrants dans la production des aliments, décidée l’année écoulée et ce, pour une durée d’une année. Cette décision, qui est toujours en vigueur jusqu’à septembre prochain, avait été prise dans l’objectif de stabiliser les prix du poulet autour de 250 dinars le kilogramme. Hélas, il apparaît que cette disposition d’allègement n’a été que théorique.

Selon un producteur d’aliments de volaille de la wilaya d’Oran, les récentes baisses des prix du poulet ont fait que de nombreux producteurs de poulet de chair ont quitté le métier. Des éleveurs assurent que la chute des prix observée depuis le début de l’année a été une source d’inquiétude pour leurs investissements. Ceux qui résistent encore se comptent sur les doigts d’une seule main. Ceci pour dire qu’il n’existe aucune loi dans le système agricole, exception faite du profit rapide, massif et facile. Autrement, on passe la main.

D’autre part, les points de vente ouverts par les offices publics et qui ont taxé le poulet à 250 DA le kilo, promettant même de le faire descendre en dessous de 230 dinars, ne font que promettre car dans les faits, ce sont les spéculateurs qui tiennent les cordons de la bourse du marché et qui vont les faire enflammer.

Résultats : les bouchers qui s’approvisionnent chez l’Onab et autre Oravio, maquillent leur marchandise congelée pour la vendre aux prix de la fraîche. Comme quoi, la triche est ce qui régit le mieux les marchés algériens. Refusant de porter seuls le chapeau, les bouchers avancent que ce sont les réseaux de spéculateurs qui dominent le marché du fait de la faiblesse des moyens de contrôle et de leur inefficacité. Cette frénésie des prix qui touche d’ailleurs les fruits et légumes, risque de prendre de l’ampleur et les bouchers prédisent déjà des prix pouvant atteindre les 400 DA, voire plus, durant la première semaine du Ramadhan.

Amar Abbas