Une mer à boire! C’est le cas de le dire si l’on sait que l’Algérien boit en moyenne 54 litres par an, toutes boissons confondues.
La consommation en «liquides» est répartie essentiellement entre les boissons gazeuses (1,8 milliard de litres) et les eaux conditionnées (1,2 md/l) de litres. Le point de presse dispensé hier à Alger par le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab), Ali Hamani, a permis de rappeler un certain nombre de règles aux producteurs algériens de boissons, notamment sur la qualité qui laisse quelque peu «à désirer» à la veille du mois sacré du Ramadhan.
Cette période, faut-il le rappeler, est propice à une consommation effrénée de boissons de toutes sortes par les Algériens, faisant le lit de certains opérateurs peu scrupuleux de la profession en ce qui concerne surtout la qualité, faisant ainsi fi des nombreux cas d’intoxication déjà enregistrés en Algérie.
Hamani, président de cette association qui regroupe 51 producteurs nationaux de boissons, a estimé que «il ne peut y avoir d’assainissement de la filière sans la stricte observation des règles de la qualité». Il a annoncé, dans ce sens l’organisation prochaine d’un séminaire au niveau régional pour les membres et non-membres de l’Apab pour débattre de ce problème crucial à plusieurs titres. Il a rappelé dans la foulée que la marque professionnelle existe depuis 2013 et souhaite que soit établi un «fichier énonçant la liste des additifs autorisés et la quantité maximale à utiliser.»
Par ailleurs, un répertoire des métiers est en cours d’élaboration. Il permettra de cibler des fiches de postes à pourvoir, leur identification et la rémunération prévue à cet effet. Ce travail permettra au ministère de la Formation professionnelle de mieux programmer son carnet de travail en direction des postulants stagiaires à cette filière. Le conférencier a évoqué le «consortium des exportateurs de boissons» qui a été formé autour de sept exportateurs en avril 2012. Il a pensé que cet organe «doit être redynamisé et doit mener des opérations communes en matière d’études des marchés.» Il a également soulevé la normalisation des tarifs douaniers appliqués à certains fruits d’importation.
Parlant de la sensibilisation du consommateur, il a exhorté ce dernier à lire l’étiquette des contenants de boissons en s’abstenant d’acheter du «poison à ses enfants.» Il a appelé la «Fédération des consommateurs» à organiser des campagnes d’intéressement en collaboration avec les ministères de la Santé et du Commerce dont l’implication est plus que souhaitable, a souligné Hamani. Il a cependant admis que c’était là un travail de «longue haleine». Il a mis le doigt sur le transport des boissons, notamment celles conditionnées en PET, pendant leur transfert et leur entrepôt en plein soleil entre les grossistes et les détaillants.
Etant membre de l’IFU (International Fruit Union), l’Apab s’apprête à faire des propositions concrètes au gouvernement concernant cette activité qui touche à la santé du consommateur. Parallèlement, il a fustigé le marché informel dans le domaine de la boisson nuisant ainsi à la santé alimentaire du citoyen. Faisant un bilan d’activités pour l’année écoulée, il dira que l’Apab a exporté pour 34 millions de dollars et que peu de cas de fermetures administratives, une quinzaine environ, ont été effectuées.
Hamani exige la réciprocité pour les échanges avec la Tunisie où l’exportateur algérien paye une taxe spécifique alors que les produits tunisiens qui entrent en Algérie sont exemptés de toutes taxes. Cette taxe (30%) est également payée en Europe. A son avis, il vaut mieux rétablir les barrières douanières sous lesquelles n’étaient exigé que 08% de taxes.