Alors que la campagne électorale pour les élections locales doit être lancée dans quelques jours, le Mouvement Ennahda, en lice avec ses propres listes et celles de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), souhaite voir les élections reportées pour diverses raisons.
Dans un communiqué rendu public hier, ce parti qui fait un constat «désastreux» de la situation sur la scène politique en cette période de pré campagne estime opportun de reporter les élections. «Ennahda estime que la solution réside dans le report des élections locales en raison du retard dans l’installation de la Commission nationale de surveillance des élections (Cnisel) et les autres commissions de wilaya qui ne sont pas encore installées», justifie Ennahda dans le document signé par son chargé de communication Mohamed Hadibi.
Aussi, considère ce même parti, «ces retards ont entraîné d’autres retards dans les préparatifs des élections et le suivi et le contrôle du processus électoral», précisant dans le même contexte que les partis n’ont pas eu droit au contrôle de l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales, ni d’introduire des recours. Le mouvement Ennahda ne s’arrête pas là dans son constat.
Il va même jusqu’à affirmer que l’étude des dossiers de candidature au niveau des wilayas a été entachée de «dépassements», alors que cette étape est pour ce mouvement «la plus importante du processus électoral». Le mouvement relève dans la foulée «un retard important» dans l’opération de tirage au sort pour la répartition des plages d’antenne dans les médias audiovisuels publics, «ce qui va entraver le bon déroulement de la campagne électorale».
Ennahda qui craint une «fraude massive» en raison de «l’ignorance par le pouvoir des leçons de la mascarade du 10 mai» dénonce dans le même document «les dépassements qui ont affecté les listes électorales», ainsi que «la bureaucratie» qui a caractérisé, selon le mouvement, les relations entre l’administration et les candidats et les représentants des partis politique, une preuve pour Ennahda que «l’administration doit être tenue à l’écart du processus électoral».
Le fait que les pouvoirs publics ont ignoré, selon le même document, les revendications de la Cnisel et n’ont pas tenu compte de ses recommandations est, pour Ennahda, «un prélude à la fraude électorale», alors que le peuple algérien et l’ensemble de la classe politique espéraient «des conditions propices à la tenue d’élections locales transparentes qui puissent permettre aux citoyens de choisir librement leurs représentants».
Vu ce constat, Ennahda appelle l’ensemble de la classe politique à se concerter pour, éventuellement, «prendre les positions idoines». Si la classe politique doit «se concerter», est-il pour autant opportun de revendiquer le report des élections à quelques jours seulement du début de la campagne électorale ?
Saïd Mekla