À quelques jours des fêtes de l’aïd, La «fièvre acheteuse» s’emballe !

À quelques jours des fêtes de l’aïd, La «fièvre acheteuse» s’emballe !

À l’approche de l’Aïd El Fitr, les habits pour enfants sont à l’honneur. Et pour cause, cette fête est avant tout la leur. Même si les familles algériennes souffrent de la diminution du pouvoir d’achat, ils font un effort pour contenter leurs bambins.Les commerçants l’ont bien saisi. Et certains, même si c’est malheureux, en profitent pour augmenter leur prix. Dans un magasin, une je de 3 à 5 ans se vend à 3 500DA et son haut est à 1 800 DA.

La vendeuse du magasin déclare « Ce sont les prix. Ces articles sont importés de Paris ». Reste à prouver la provenance réelle de ces vêtements. Le problème est que l’Aïd ne se limite pas à l’achat de vêtement seulement, il faut y ajouter les chaussures et les accessoires en tous genres …Trop de dépenses pour des smicards.

À cet effet, Djelloul, père de 3 enfants confie : « Ma paye est insuffisante car en plus des achats pour le Ramadhan je dois faire plaisir à mes enfants. Heureusement que ma femme travaille. ». Beaucoup de familles sont dans cette situation. Obligés de séparer les deux salaires pour pouvoir couvrir tous les besoins de la famille.

C’est après le f’tour que les familles débutent le lèche-vitrines, avant de se mettre à acheter. Nous en avons était témoins jeudi soir. Les rues allant du Sacré coeur à Audin étaient bondées de monde. Les boutiques pleines à craquer ressemblaient à des fourmilières. Mais le plus surprenant, c’est que peu de familles ressortaient avec un sachet à la main. En effet, les Algériens sortent avant tout, pour faire du lèche-vitrine.

C’est ce que raconte Fethi, gérant d’un magasin à Didouche, « très peu de personnes achètent, ils viennent surtout pour voir les articles et les prix ». Toufik accompagné de sa femme explique que pour faire des achats pour leurs deux enfants, il fallait qu’ils explorent toutes les possibilités «côté prix». Parce que les prix sont excessivement élevés.

Certains commerçants profitent bien de cette période propice aux achats pour augmenter leur prix. BON PLAN ? Face à cette hausse vertigineuse des prix des vêtements, bon nombre de familles se tournent vers ce qui est le mieux pour leurs portefeuilles.

C’est leur bon plan qu’ils s’échangent entre eux. Zahia dit qu’elle a fait ses courses au bazar de Bachjareh parce que sa collègue le fréquente et que les prix sont raisonnables en comparaison avec ceux qu’elle trouve en ville.

Elle n’est pas la seule dans ce cas. Ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter ce genre de commerce. Les commerces informels qui se trouvent en plein air sont spécialisés essentiellement dans la vente de vêtements pour enfants ; ces petits commerces proposent les articles à des prix convenables. Ceux-ci sont importés de Chine, de Turquie ou d’Espagne.

Leur qualité laisse à désirer mais leur prix est abordable pour les foyers algériens. Le fait que les Algériens se tournent vers ce marché de vêtements illégal est compréhensible vu les prix qu’affichent certaines boutiques. Mais cette situation témoigne d’un malaise social important. On peut trouver de tout dans ces petits commerces en plein air ; T-shirt, jeans, survêtements, etc. La majorité de ces articles sont de second choix cependant les prix sont convenables. Ils varient entre 1 300 et 2 000 DA au maximum.

C’EST QUOI TOUTES CES TABLES ?

Inévitable. Les tables de vêtements qui ornent les rues de la capitale ne passent pas inaperçues. Désormais, c’est devenu le job de l’été par excellence. Certains sont étudiants, d’autres prennent un congé pour se concentrer sur cette opération lucrative.

D’ailleurs, Mohamed, étudiant en 3ème année de médecine, nous raconte « Pendant l’été je n’ai pas trop de choix, je dois me faire de l’argent et cela rapporte bien » En l’espace d’un an, les tables se sont multipliées.

Les commerçants ouvrent n’importe où. Ils prennent contact avec des importateurs de vêtements qui se trouvent à Oran ou à El Eulma, achètent la marchandise puis la revendent dehors à des prix intéressants. Dans ce but, Lyès, l’un des vendeurs nous informe que c’est très facile de faire partie de ce business. « Moi c’est mon voisin qui m’a donné cette marchandise et je la revends ici…

C’est très facile ». Installés dans les rues, ces commerçants se font une petite fortune surtout pendant les périodes des fêtes comme l’Aïd. Ce marché informel qui prend de l’ampleur ne semble déranger personne. Les services de police, en tout cas, ne bougent pas le petit doigt. «il ne peuvent pas nous faire partir d’ici» déclare un vendeur à Beb El Oued. «C’est devenu normal» ajoute-t-il. Puisque tout ceci est normal, que peuton faire ?

S. N