A quelques jours de ramadhan : Ambiance et senteurs au menu

A quelques jours de ramadhan : Ambiance et senteurs au menu
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Ramadhan, c’est dans quelques jours. Comme de coutume, avant l’annonce de l’avènement du mois sacré, tout le monde se met dans l’ambiance et se prépare à recevoir le premier jour du jeune dans la pure tradition.

Le mois sacré du ramadan est caractérisé chez nous par un profond attachement aux traditions et une fervente spiritualité qui confère à nos villes et villages une ambiance particulière, où se côtoient harmonieusement modernité et authenticité. Et comme de tradition, le pays tout entier, Alger en particulier, plongent dans une ambiance festive et de recueillement. C’est un véritable changement de décor et de senteurs les plus exquises qui y règnent. impossible d’imaginer le ramadhan sans certaines habitudes bien de chez nous. Dans les ruelles de nos médinas, les senteurs des plats et des friandises se dégagent des maisons où les femmes préparent les plats les plus succulents à base de recettes traditionnelles, ingrédients et épices les plus parfumés. Les marchés populaires connaissent une activité fébrile et une ambiance chaleureuse et féerique durant tout le mois sacré. Les aliments de base servant à la préparation des plats traditionnels, les coloris des épices aux fortes senteurs et fruits secs dominent les étals qui invitent les badauds à faire leurs emplettes. Ils exposent leurs produits frais, en étalant leurs marchandises constituées de produits sollicités pendant le ramadhan.



Côté spirituel, les dix derniers jours du mois de chaâbane connaissent une forte affluence dans les mosquées où l’on s’adonne à cœur joie à la lecture collective du saint Coran. Les fidèles font honneur à cette période par les rituels du dikr et de panégyriques. En réalité, le mois sacré du ramadhan a toujours été synonyme de spiritualité, de solidarité, d’entraide et de convivialité, de piété… en Algérie. Jadis, racontent nos grands parents, dans tous les coins et quartiers des villes et villages du pays, les portes des maisons demeurent ouvertes puisque les visites entre voisins et proches parents sont ininterrompues. L’on s’entraide tout le monde donne un coup de main à tout le monde, pour la préparation des plats et des friandises. L’on emprunte tel ou tel ustensile de cuisine ou l’on bavarde de tout et de rien, simplement dans une ambiance de fraternité et de joie. Pour ce qui est de la table qui réunit les membres de la famille pour la rupture du jeune, c’est tout simplement un moment privilégié. Les plats ne diffèrent guère de ce qui est de coutume dans tout le pays : les incontournables chorba et harira, relevées fortement aux épices et plantes aromatiques, le bouraq, lham lahlou, dolma, les gâteaux et autres qalb ellouz, zlabia, qtaïf… richement enduits de miel, les jus variés et fruits secs… Une tasse de café au terme d’un repas copieux est une tradition ancrée. Et chacun tient à rompre le jeune en commençant par quelque chose.

Le ramadhan, c’est également une forte affluence de fidèles vers les mosquées, notamment pour la prière d’El Ichaa et les Tarawihs. C’est aussi l’occasion pour initier les enfants à l’accomplissement du jeune. Le milieu culturel se met aussi de la partie à travers les soirées artistiques et musicales, même si depuis quelques années une régression de ces manifestations et la disparition de certaines traditions d’animation durant le ramadhan, sont à déplorer. Des foules humaines compactes envahissent les rues et le marché, en s’adonnant à de longues séances d’aller-retour pendant plusieurs heures. Ceux qui s’improvisent en marchands de toute sorte de produits investissent les trottoirs. Chacun à sa clientèle qu’il fidélise à sa manière et ce, dès les premiers jours. Le mois sacré de ramadhan oblige…». Les longues soirées, que l’on préfère passer dans les coins les plus aérés, sont meublées de prières, promenades et visites familiales. Les cafés se transforme en lieu de rassemblement où l’on sirote café et thé entre amis. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour garantir la bonne humeur et la bonne ambiance. Seule ombre au tableau, si la circulation est difficile en voiture durant les jours ordinaires, c’est pire au cours du mois de ramadhan, où l’on assiste à des rixes et bagarres sur la voie publique, tout comme il est difficile de trouver une place où se garer. C’est un véritable calvaire. Dans les lieux de haute fréquentation, comme le centre-ville, le stationnement est le principal problème. Très prisé par les promeneurs, de jour comme de nuit, le mouvement en centre-ville s’intensifie, d’où la nécessité de faciliter les déplacements aux citoyens, ne serait ce que pour ce mois.

Farid B.

Le Ramadhan : mois de la spéculation

Dans quelques jours, l’Algérie, à l’instar des pays musulmans entamera le mois sacré du Ramadhan. Les citoyens algériens sont tout heureux de vivre ces retrouvailles pour vivre intensément leur foi. Durant tout un mois, ils respecteront ainsi l’un des cinq piliers de l’islam. C’est donc dans la joie, la ferveur et la prière qu’ils jeûneront. Le mois du Ramadhan est l’occasion aussi d’exprimer sa solidarité et ses sentiments fraternels. C’est aussi le mois de l’expression la plus tangible de la communion de la nation car l’islam constitue aussi le socle de l’unité nationale. c’est donc une parenthèse annuelle d’une extraordinaire intensité sur le plan religieux mais aussi de la convivialité.

Comment se présente le mois de Ramadhan dans le contexte actuel national ! D’abord, il se différencie des autres mois sur au moins un point fondamental. Pour la première fois déjà depuis son indépendance, le Ramadhan devra se dérouler sous de meilleurs auspices. En effet, la revalorisation du pouvoir d’achat, à travers les augmentations substantielles des salaires de toutes les catégories sociales ont permis d’améliorer considérablement les conditions d’existence de toutes les franges de la population. C’est un fait avéré qui ne souffre d’aucune observation. Pour la première fois, peut-être, les citoyens disposent d’un pouvoir d’achat valorisé qui leur permettra de vivre un mois de Ramadhan dans les meilleurs conditions possibles. En outre, et cela se constate de visu, le marché regorge de fruits et légumes à profusion. Sur un autre plan, les pouvoirs publics ont toujours encouragé les importations nécessaires de produits très prisés durant le mois de Ramadhan. En conclusion, le contexte social est très favorable, d’autant plus que cela a toujours été un souci des pouvoirs publics, pour que le mois de Ramadhan 2011 se passe sans problèmes majeurs.

Cependant, il faut bien se rendre compte que, comme chaque année hélas, le mois de Ramadhan est aussi celui du déclenchement frénétique de la spéculation. Les rapaces et les profiteurs de tous bords vont assouvir leurs instincts contrairement aux préceptes de l’Islam, de la morale et du simple respect du citoyen. Ces prédateurs doivent être dénichés et combattus avec rigueur et sans relâche. Ils sont la cause des tensions sociales, voire même des troubles à l’ordre public. En effet, à partir du moment où la disponibilité des produits est indiscutable, il n’y a aucune raison que ces malfaiteurs agissent sans être sérieusement inquiétés.

La lutte contre la spéculation est une priorité même en dehors du mois de Ramadhan. La spéculation est pernicieuse et cause des dommages colossaux puisqu’elle peut fragiliser un pays. Le pouvoir d’achat est laminé, ce qui est une source de tensions sociales, or l’Algérien vient justement de le valoriser. Bien entendu, la spéculation peut inciter à troubler l’ordre public et représenter donc un danger pour la paix sociale, la stabilité et, par conséquent, pour la sécurité nationale. Ce sont toutes ces raisons qui poussent à ce que la lutte contre ce fléau doit être impitoyable et concerne à la fois les pouvoirs publics mais aussi les citoyens. Il faut souligner que ces derniers soutiennent les pouvoirs publics pour toutes les mesures qu’ils envisageront de prendre pour terrasser cette bête immonde. .

Sabrina C.

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L’essor de l’informel

Le mois sacré du Ramadhan connaît traditionnellement un foisonnement des activités informelles, notamment tout ce qui se rapporte à la table que chacun souhaite bien garnie mais aussi à l’habillement à l’approche de la fête de l’Aïd.

Le penchant des citoyens pour améliorer l’ordinaire nécessite pour les familles de prévoir un budget spécial. Une habitude bien ancrée que n’arrivent pas à infléchir les prêches appelant à la modération en matière de plaisirs gustatifs et à se mettre en accord avec la véritable signification du mois sacré, un mois de piété, de spiritualité, de solidarité avec les démunis. Toujours est-il que l’avidité manifestée à cette occasion qui pousse à multiplier les achats se trouve mise à profit par les adeptes des activités informelles qui se frottent les mains dans la perspective de réaliser de confortables bénéfices en offrant sur le marché quantité de produits habituellement fortement demandés où on retrouve à côté des produits locaux (produits maison : pains, m’hadjeb, diouls, qtayef…) des produits importés (pruneaux, raisins secs, abricots…). La liste est longue de tous les produits pouvant donner lieu à de juteuses affaires : l’ben, pois chiche et herbes d’assaisonnement pour relever le goût, épices, boissons fraîches sous différentes formes (cherbet…), zlabia, qelbelouz et autres gâteaux orientaux. Des activités qui s’exercent sur la voie publique ou dans des locaux reconvertis spécialement pour le mois sacré, une pratique au long cours malgré les sanction prévues dans les nouvelles lois prohibant ces pratiques relevant de la concurrence déloyale et comportant des risques pour le consommateur vu l’absence des conditions d’hygiène le plus souvent. Les commerçants légaux qui, eux, payent l’impôt, se plaignent d’être pénalisés du fait du pullulement de l’informel. Le consommateur est loin de trouver son compte quand on songe aux risques pour sa santé du fait du manque d’hygiène, mais aussi au coup porté à son pouvoir d’achat quand il est obligé de payer le prix fort pour acheter le pain qu’il ne trouve pas chez le boulanger. Si d’aucuns sous le coup de l’angoisse de la flambée des prix souhaitent que les services de contrôle soient à la hauteur pour atténuer les méfaits des spéculateurs, nombreux sont ceux qui pensent qu’un effort de la part des consommateurs pour modérer ses penchants irraisonnés est de nature à limiter les dégâts.

M. BRAHIM