A moins de 20 jours de l’Aid, les maquignons envahissent Oran et exposent leurs troupeaux dans des endroits inappropriés. C’est le cas de la rue Benbatouta à Medioni où un marchand de bestiaux a transformé cette artère en une véritable bergerie.
Cette situation est devenue récurrente et chaque année à la même période, Oran se transforme en grande bergerie avec le consentement de certains propriétaires qui louent leurs locaux au prix fort méprisant ainsi le voisinage et le respect du cadre de vie.
Ce cas n’est pas le seul et à travers tout Oran, des revendeurs occasionnels s’installent n’importe où malgré les 60 points de vente fixés par les services du commerce en concertation avec la chambre de l’agriculture. Pour ces « affairistes », le but est de se rapprocher encore plus du citoyen mais en imposant des prix souvent peu négociables.
Mais, leur but est également de fuir les services vétérinaires chargés de contrôler le cheptel comme cela doit se faire au niveau des points de vente officiels installés notamment aux abords de la ville. Or et selon les services de commerce, toute vente de cheptel en dehors des espaces fixés ou aux abattoirs, est strictement interdite.
Cette directive reprise chaque année reste inappliquée en raison de la faiblesse des moyens et le nombre de « zrayebs » augmente au fur et à mesure que le jour J approche. Dans chaque quartier, on retrouve une «zriba», comme celle de Boulanger ou cité petit où on propose des moutons à divers prix. Là, les ventes sont rares et les gens qui viennent c’est surtout pour avoir la température du marché ovin sachant que le prix du kilo de viande ovine atteint des niveaux jamais égalés.
Certaines personnes, notamment, les fonctionnaires aisés ne lésinent pas sur les moyens en payant cache la bête avec prise en charge par le vendeur jusqu’à la veille de l’Aïd. Aux alentours de la ville et notamment, dans les petites localités telles El Braya, les maquignons sont déjà à pied d’œuvre et ceux qui ont une clientèle fidèle.
C’est le cas d’un éleveur basé à Mecheria et qui chaque année loue une étable à cet effet. Ce dernier nous confie que son troupeau est vacciné et nous montre le certificat de vaccination.
Constatant que cette année, les prix ont explosé chez les éleveurs des zones pastorales, notre interlocuteur affirme que cette année, il n’a ramené qu’une cinquantaine de bêtes dont les prix varient entre 25 et 30 000 DA. Tout compte fait, les pères de familles ne font que tâter le pouls et la décision est souvent prise en famille.
K.Z