Les barrages fixes de la gendarmerie et de la Sûreté nationale ne font que compliquer une situation déjà complexe. Ajoutés à cela, les chantiers lancés par le département des travaux publics afin de désengorger la circulation, ce qui est en soi une bonne chose, mais qui, à voir de près, tombent mal et s’annoncent longs.
Les travaux avancent lentement et la situation de crise économique que vit présentement le pays n’augure pas d’une réception proche de ces projets au moment où d’autres sont carrément mis en stand-by, sinon annulés.
Beaucoup appréhendent leur retour au travail après ces vacances d’été, essentiellement pour cause des problèmes de transport, précisément les nombreux «points noirs» sur la route. «Une heure et demi le matin pour arriver à mon lieu de travail et près de deux heures le retour, sans compter le passage par l’école pour déposer ou récupérer les enfants et le crochet au marché quand c’est possible.
C’est un calvaire. Utiliser sa propre voiture ou prendre un transport en commun, c’est toujours pareil. Depuis le temps que nous réclamons un plan de transport urbain qui puisse répondre réellement aux besoins des usagers, rien n’est fait. La situation ne fait que se compliquer.
Des ministres et autres responsables se succèdent à la tête du secteur, mais nous ne voyons pas le résultat. A part le métro, après près de 30 ans, on ne vois rien venir», lance une femme, la cinquantaine, affirmant que son seul souhait est de prendre sa retraite: «J’ai vraiment hâte de prendre ma retraite et rester chez moi.
Je ne supporte plus ces déplacements contraignants au quotidien, sans compter les bagarres entre les automobilistes pour cause de non- respect du Code de la route, les altercations dans les bus et les taxis», poursuit-elle. L’autre problème dont elle se plaint, celui du stationnement. «Si au moins, on a où stationner. Bien évidemment, il est rare aujourd’hui de trouver une place devant l’établissement où l’on travail. C’est aussi la même chose à l’extérieur.
Il faut faire le tour de la place une dizaine de fois pour dénicher un tout petit espace. Parfois, il ne sert absolument à rien de se casser la tête parce qu’il n’y a pas de place tout simplement. Toutes occupées dès le matin». Pire, «là où tu vas, un jeune, on ne sait d’où il sort, t’arrête avant même que tu te gares et t’exige de payer. On était à 20 DA, 30 DA, on est passé à 50 DA et là c’est 100 DA.
Demain, avec la dévaluation du dinar, on nous demandera de payer 200 DA la place pour une durée de deux heures et on ne trouvera pas à redire. Il faut absolument que tout cela cesse. C’est du vol. Et toute cette anarchie doit s’arrêter une bonne fois pour toute». Beaucoup d’autres citoyens abondent dans le même sens et tiennent les mêmes propos. «Ca ne peut plus continuer comme cela. L’anarchie, le vol…tout cela doit s’arrêter».
A qui incombe cette mission? «C’est aux pouvoirs publics d’agir, de mettre de l’ordre, de sévir. Hélas, ils ne font pas leur travail et ce sont nous, les citoyens, qui en pâtissent. Nous et nos enfants qui retournent à l’école, sans la moindre conviction, encore moins la moindre force, en raison de toutes ces tracasseries» lance un ancien cadre du secteur de la santé, non sans dire sa grande désolation de voir la médiocrité régner en maîtresse partout.
«Ce n’est pas que dans les transports que ça ne marche pas, ainsi que dans l’éducation, mais dans tous les secteurs, entre autres, la santé où j’ai exercé pendant plus de 30 ans. J’aimais mon travail. Je le faisais avec dévouement. Aujourd’hui, me semble-t-il, personne n’aime son travail. Dommage qu’on en soit arrivés là».