A quelques jours de la clôture : Meetings et rencontres perturbés

A quelques jours de la clôture : Meetings et rencontres perturbés

Ces comportements dangereux et irresponsables augurent de mauvais jours pour la démocratie participative.

Les faits ne peuvent pas passer inaperçus ni ignorés par les états-majors de nombreux partis politiques en lice pour les élections locales à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Si la majorité des meetings et rencontres a été annulée, ce n’est pas seulement à cause du manque de public ou d’intérêt pour les discours et autres speechs. D’autres causes plus graves sont derrière, voire même dangereuses dans la mesure où les faits augurent des lendemains incertains pour la démocratie participative. En fait, beaucoup de candidats ont été carrément empêchés de tenir leurs rencontres par des voyous. Les méthodes sont diverses, mais l’objectif recherché est toujours le même, perturber la tenue des meetings. Comme si les actes de vandalisme ne suffisent pas pour noircir le décor d’une campagne déjà morne, des groupes de jeunes ont innové dans les manières de perturber les rencontres. Beaucoup de candidats ont été contraints d’écourter leurs speechs par les chahuts incessants. Des cris, des sifflements, voire même des insultes dans certains endroits ont été le lot des candidats qui ont «osé». Les subterfuges étaient très nombreux. Pour certains candidats qui jouissent de l’estime des citoyens, ces groupes recourraient à des méthodes plus anonymes. C’est le cas de la rencontre du maire sortant de la commune de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet lors de sa sortie à Bouhinoun. Les véhicules qui ont transporté son convoi ont vu leurs pneus crevés par des inconnus.Mais en fait, ces actes qui relèvent de la délinquance doivent être analysés d’un point de vue sociologique plutôt que sécuritaire. Les objectifs des jeunes qui chahutaient les meetings engendrant l’annulation de nombreux d’entre eux ne sont pas souvent avoués. Bien qu’ils cachent, dans certains cas, des velléités de saborder la campagne de l’adversaire, il n’en demeure pas moins que dans d’autres cas, les jeunes sont des inconnus qui n’obéissent à aucune injonction. Des enquêtes non seulement des services de sécurité devraient suivre. Le domaine d’investigation nécessaire dépasse de loin le cadre pénal d’un acte répréhensible par la loi. Cela relève même du cadre psychosociologique. Les faits ne sont pas anodins. Un large débat doit suivre sur ce phénomène après les élections, qui menace de pervertir la pratique démocratique et politique dans l’avenir. Il convient de ne pas laisser passer inaperçus des actes de vandalisme qui ont touché les permanences des partis politiques. Il ne faut pas oublier que le drapeau national a été brûlé par des inconnus qui ont saccagé le bureau de campagne du RND à Mekla. Des bureaux de campagnes du FFS ont également été vandalisés dans plusieurs endroits de la wilaya. Un débat élargi aux élites universitaires à même de lancer des recherches sociologiques sur ce phénomène de la violence, d’un visage différent, qui renaît en politique après une décennie noire vécue dans le sang à cause justement de la violence terroriste qui a perverti l’action politique.