A quelques heures de la clôture du délai de dépôt de candidatures : Course contre la montre

A quelques heures de la clôture du délai de dépôt de candidatures : Course contre la montre

Au jour «J-1» de la clôture de l’opération de dépôt des dossiers des listes de candidatures aux services des administrations locales au niveau des 48 wilayas, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée par la quarantaine de partis politiques et les centaines de candidats indépendants en lice pour les élections législatives du 10 mai prochain.

L’opération de clôture de dépôt des listes des candidatures, qui succède au retrait des formulaires ayant débuté avec la convocation du corps électoral annoncée par le Chef de l’Etat le 9 février dernier, devra s’achever définitivement aujourd’hui à minuit, en présence d’un huissier de justice pour toutes les circonscriptions électorales.

Aux QG des partis politiques, les candidats en lice et responsables organiques en charge des dépôts des dossiers s’affairent aux derniers préparatifs, et beaucoup se disent prêts, notamment dans les grandes villes, puisque la majorité des responsables de communication contactés hier an- noncent avoir accompli l’opération de dépôt au niveau des circonscriptions électorales des villes du Sud, des Hauts Plateaux et de celles de l’intérieur du pays.

Ils soutiennent que si les dépôts au niveau des grands centres urbains ont été pour des choix stratégiques laissés en dernier, hier dimanche ou aujourd’hui lundi, les choses avancent normalement et qu’ils seront dans les délais impartis du 26 mars à minuit.

C’est ainsi que pour le parti du FLN, l’opération de dépôt suit son cours puisque dans la plupart des wilayas du pays, les listes des candidatures ont été déposées et les validations sont en cours alors que nous attendons les résultats de cette étape pour voir définitivement les choses en clair et nous lancer dans l’étape suivante. A ce titre une réunion du bureau politique du parti devrait se tenir entre le 27 et le 28 pour les rendre publiques officiellement.

Le dépôt de la liste d’Alger doit se faire au plus tard aujourd’hui, comme l’a expliqué le chargé de la communication du FLN, Aïssi Kassa.

Au RND où le cours de l’opération se déroule bien dans son ensemble au niveau des 48 wilayas, la liste d’Alger à été déposée avant-hier samedi. C’est ce qu’a affirmé le responsable du bureau du parti au niveau de la capitale, Seddik Chihab, qui conduit la liste de la capitale, suivi du chef de cabinet du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. La confection des listes électorales du RND ont été faites sur la base de la parité.

Au FFS, l’opération de dépôt des listes se fait au fur et à mesure de la constitution des dossiers de candidature. L’on apprend que le parti de Aït Ahmed qui participe à ces législatives, ne présente pas de listes sur l’ensemble des wilayas partant du principe que les objectifs politiques sont plus importants que la recherche du nombre de sièges. Pour la circons- cription électorale d’Alger, la liste de candidats est pilotée par le président de la Ligue de défense des droits de l’homme, Mustapha Bouchachi.

Les mêmes procédures se déroulent au niveau des autres formations politiques comme l’ont annoncé les porte-parole des partis que nous avons rencontrés hier.

A l’instar des autres formations et partis politiques en course pour les consultations nationales du 10 mai, le parti Ahd 54 de Fawzi Rebaïne procède au fur et à mesure de leur constitution conformément à la loi sur le régime électoral, au dépôt de ses listes affirmant qu’il est présent dans les 48 circonscriptions électorales. Le chargé de la communication du parti, Toufik Benallou, évoque l’acceptation des listes déposées dans plus d’une trentaine de wilayas, citant des problèmes surtout techniques qui se sont posés pour certaines listes concernant la reformulation du dossier avec un certificat à la place d’une attestation, de l’absence du négatif devant accompagner la photographie du candidat.

Au PNSD, la liste d’Alger, conduite par une femme cadre, a été déposée hier matin alors que la procédure se poursuit normalement dans les autres wilayas, comme l’a indiqué le président du parti, Mohamed Chérif Taleb. Au PLJ, les choses se passent normalement comme l’a soutenu le représentant de Mohamed Saïd, Rachid Lerari, ajoutant que son parti présente des listes dans environ une trentaine de wilayas.

De son côté, le représentant du RPR, Ali Moussaoui, a indiqué que l’opération de dépôt se déroule conformément aux dispositions de la loi en vigueur et «nous sommes dans les délais».

Le PFJ de Tahar Benbaïbeche, qui vient de recevoir son agrément, est dans les délais et au niveau des 48 wilayas ainsi qu’au niveau des circonscriptions de la communauté nationale à l’étranger. C’est ce qu’a confirmé son représentant à la CNSEL, Abdellah Tamine.

Houria A.

Les nouveaux partis ne sont pas en reste

Des partis politiques nouvellement agrées se disent «prêts» à participer aux élections législatives du 10 mai 2012 alors que d’autres affirment être engagés dans une «course contre la montre» afin d’achever leurs préparatifs et pouvoir déposer les dossiers de candidature avant la fin du délai légal fixé à aujourd’hui avant minuit. Ces nouvelles formations politiques, bien que n’ayant pas reçu l’agrément du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales à la même date, ont toutes indiqué à l’APS avoir subi une «grande pression» au cours de la préparation des législatives en raison du «manque de temps». Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle loi organique relative aux partis politiques, en vigueur depuis début janvier, 21 formations ont été agréées : 11 en février, 7 à la mi-mars et les 3 partis restants le 21 mars. A ce titre, le président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, a déclaré qu’en dépit du «manque de temps», son parti avait essayé de s’adapter à la situation, en travaillant en fonction des moyens disponibles. De son côté, le Front du changement (FC) de Abdelmadjid Menasra a pris en charge cette problématique «en adoptant le principe de décentralisation de l’opération portant préparation des élections légis- latives», selon le secrétaire national du parti chargé de l’information, M. Idris Rabouh.

«Ce sont les conseils consultatifs des wilayas du parti qui ont établi les listes de candidature et ont tranché à ce sujet. C’est de cette façon que l’effort a été réparti entre les 48 wilayas, ce qui nous a permis d’être prêts avant la fin du délai de dépôt des dossiers de candidature», a-t-il précisé. Pour le Front El Moustakbal (FM), le scrutin du 10 mai prochain n’est pas une «obsession», car, comme l’a dit son président, Abdelaziz Belaid, «même si le parti est prêt à participer aux législatives, le but qu’il cherche à atteindre, en ce moment, c’est la construction d’une formation politique sur des bases solides». «Le FM aura d’autres occasions de se mesurer aux autres partis sur la scène politique nationale du moment», a-t-il indiqué, que les rendez-vous électoraux se tiennent à intervalle régulier et à plusieurs niveaux. Le Front de la justice et du développement (FJD) de Abdellah Djaballah a lui aussi «réussi» à surmonter le facteur temps dans la préparation du rendez-vous de mai prochain, a affirmé son chargé de communication, Omar El Koraïchi. «Ce résultat a été obtenu grâce au fait que le FJD est le sigle d’une formation politique qui existait déjà» et que ses dirigeants jouissent d’une «longue expérience dans l’action politique», a-t-il dit. Après l’annonce par le conseil consultatif du parti de la participation aux législatives, une période a été ouverte, du 1er au 8 mars, pour permettre aux militants qui le désiraient de se porter candidats, a ajouté M. El Koraïchi, signalant que les listes ont été examinées au niveau des bureaux de wilaya du parti et que le FJD se présenterait dans les 48 wilayas du pays et à l’étranger. Si ces partis ont réussi à terminer leurs préparatifs aux législatives, d’autres formations nouvellement agréées n’y sont pas parvenues et se contenteront d’une participation restreinte. En effet, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a décidé d’une participation «limitée», au scrutin du 10 mai, dans 20 à 30 wilayas, a confié le président du parti, Bélaïd Mohand Oussaïd. «Le temps n’était pas en notre faveur», a-t-il expliqué, soulignant toutefois que l’intérêt des cadres du PLJ et de ses militants est porté sur la construction d’un «parti fort, sérieux et qui soit une force de proposition». Le Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), agréé le 21 mars dernier, prendra part aux élections législatives, quant à lui, «au maximum» dans 20 wilayas, a précisé sa présidente, Naïma Salhi. La participation «limitée» du PEP s’explique, selon Mme Salhi, par «le manque de temps» et par quelques difficultés d’«ordre administratif». «A ce jour, il y a quelques wilayas qui n’ont pas encore reçu le télex du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales les informant de l’agrément de notre parti», a-t-elle soutenu.

Elle a relevé, en outre, que le PEP a décidé de concentrer ses efforts, dès maintenant, sur la préparation des élections locales. Le ministre de l’Intérieur, M. Daho Ould Kablia, avait rejeté la thèse des «lourdeurs administratives» dans le traitement des dossiers d’agrément des nouvelles formations politiques, précisant que les partis qui ont avancé cette thèse avaient fourni des dossiers incomplets et que le ministère s’attachait à appliquer la loi. M. Ould Kablia avait également affirmé que le processus d’agrément des nouveaux partis n’était «pas lié uniquement au rendez-vous électoral du 10 mai prochain», mais qu’il s’agissait d’une opération d’«ouverture nouvelle qui va se poursuivre», estimant que si les nouveaux partis n’arrivaient pas à participer aux législatives, ils auraient la possibilité de le faire pour les prochaines élections locales (APC et APW).