Dans une interview accordée à Liberté, le président de la Fédération algérienne de football est revenu sur les démarches que suit l’instance qu’il dirige pour le recrutement d’un nouveau sélectionneur.
En plus des précisions qu’il a apportées sur le profil de celui qui succédera à Benchikha, il a souligné une chose très importante concernant la somme d’argent que compte dégager la FAF pour s’offrir ce technicien «capable de faire de l’EN une machine à gagner».
«… Nous voulons offrir à notre sélection un staff technique de niveau mondial, mais cela ne veut pas dire que nous allons faire des folies. Par exemple, il y a un entraîneur de renom qui est intéressé par l’éventualité de prendre la sélection, mais il m’a demandé 2 million € par an ! Vous pensez bien que la FAF n’a pas les moyens de le payer, mais bon, on verra bien…» C’est ce qu’a dit Raouraoua pour fermer la porte aux entraîneurs qui pensent que l’Algérie peut s’offrir des pointures telles que Marcelo Lippi qui coûterait 5 millions d’euros par an à la FAF. Il vise aussi d’autres entraîneurs qui ont postulé à ce poste en envoyant leurs candidatures à la FAF, tout en exigeant des salaires 10 fois supérieurs à ce que touchaient jusque-là tous les coachs qui se sont succédé à la tête de la barre technique des Verts.
Leekens touchait 25 000 € par mois…
Il faut dire que jamais un entraîneur national n’a dépassé le seuil des 25 000 €. C’est le Belge George Leekens qui touchait ce salaire. Même Rabah Saâdane, qui a réussi à qualifier l’équipe nationale d’Algérie à la Coupe du monde, qui, même après une grande pression de sa part sur la FAF, n’a réussi à atteindre que 21 000 € par mois. En analysant bien les dires de Raouraoua dans les colonnes du journal Liberté, on pourra comprendre que le président veut s’offrir une grosse pointure. Il est même prêt à faire l’effort d’aller beaucoup plus loin que ces 25 000 €/mois si l’entraîneur les vaut, mais pas au point de faire des folies et dépasser 1 million €/an. Cela dit, il est prêt à engager un entraîneur qui répondrait aux critères établis par la commission de candidature, mais qui leur coûterait entre 40 000 et 60 000 € par mois, un salaire abordable à la portée de la FAF.
Le «mais bon…» qui remet tout en question
Tout en affirmant que la FAF n’a pas les moyens de payer 2 millions d’euros par an pour un entraîneur, Mohamed Raouraoua a laissé glisser une phrase qui peut être interprétée de différentes manières. «Vous pensez bien que la FAF n’a pas les moyens de payer 2 millions d’euros, mais bon, on verra bien d’ici la fin du mois…», dira-t-il. Soit Raouraoua n’a pas encore tranché d’une manière définitive ce sujet ou alors il a voulu lancer un message aux autorités comme quoi la FAF seule ne peut assurer les services d’un grand entraîneur et qu’il faudra que le ministère de la Jeunesse et des Sports intervienne pour couvrir une partie du salaire de ce grand entraîneur qui lui a exigé 2 millions d’euros. En tous les cas, une chose est sûre, la FAF, avec ses 250 milliards dans les caisses, veut un grand entraîneur, l’Etat de son côté a déjà donné son OK pour le recrutement d’un technicien de renommée mondiale, on déduira donc que le volet argent ne devrait pas être une raison pour que ce projet n’aboutisse pas.
A. B.