Hors des alliances locales pour désigner les P/APC et P/APW, une alliance héritière de l’alliance présidentielle est née. Elle est formée par le FLN, le RND et le nouvel arrivé, le MPA de Amara Benyounès.
Une semaine après la proclamation des résultats des élections locales tenues le 29 novembre dernier, les partis qui ambitionnent de présider le maximum d’APC et d’APW sont en course dans leurs négociations pour former des alliances. Hors de ces alliances locales, une alliance héritière de l’alliance présidentielle est née.
Elle est formée par le FLN, le RND et le nouvel arrivé, le MPA de Amara Benyounès. Il y a quelques mois, l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, également secrétaire général du Rassemblement national démocratique, avait déclaré que l’UDR, actuellement «le MPA» d’Amara Benyounès, serait le bienvenu à l’Alliance présidentielle en remplacement du Mouvement de la société pour la paix qui a claqué la porte et préféré revenir vers les islamistes.
Ainsi, le MSP n’est plus le partenaire du RND et du FLN, ni au niveau du gouvernement ni du Parlement, en choisissant de créer une nouvelle alliance, «Alliance de l’Algérie verte» composée notamment des mouvements El Islah et En-Nahdha, deux partis épuisés par les crises internes successives. La nouvelle alliance formée par le FLN, le RND et le MPA n’est pas annoncée officiellement mais elle semble «naturelle» malgré les différends entre le vieux parti et le Rassemblement national démocratique.
D’ailleurs politiquement le nouveau parti de Benyounès se classe en troisième position dans le renouvellement des Assemblées de wilaya. Son patron, Amara Benyounès dit clairement qu’il va faire alliance avec les partis qui siègent avec lui au niveau du gouvernement, donc le choix des partenaires est clair. Mais on se demande si la relance de l’Alliance présidentielle créée depuis des années en faveur du soutien du programme du Président Bouteflika, puis secouée par le départ du MSP, pourra se faire avec l’arrivée du MPA. Ainsi, même si le FLN a la majorité à la chambre basse du Parlement en plus du soutien du RND, le MPA qui n’a même pas un groupe parlementaire à l’APN n’aura pas grand-chose à apporter. Mais il s’agira d’un soutien de plus pour la coalition parlementaire FLN/RND. Il est à noter que cette «alliance» aura un rôle a joué dans la révision de la Constitution prévue pour le premier semestre de 2013. Dans ce cadre, lors de la conférence de presse qu’il a animée à Alger pour s’exprimer sur les résultats des locales, le président du MPA, Amara Benyounès, a déclaré que si le Président Bouteflika «se présente pour un 4e mandat, nous allons le soutenir. Je ne fais pas d’alliance honteuse». Pour Benyounès, «les Algériens, par le biais des élections locales, sont sortis de la période islamiste». Il s’agit probablement de barrer la route aux Islamistes et éviter leur montée, comme c’est le cas des pays arabes secoués par les événements du «printemps arabe». Pour sa part, le secrétaire général du FLN, qui fait face à un mouvement des redresseurs en vue de lui barrer la route pour les présidentielles de 2014, a déclaré vendredi dernier, au lendemain du scrutin du 29 novembre, en réponse à une question sur les préparatifs de son parti pour l’élection présidentielle de 2014, que «si le président de la République – qui est en même temps président du parti – désire se porter candidat une nouvelle fois, la question est alors tranchée. Mais dans le cas contraire et conformément au statut du parti, c’est au comité central de plébisciter le candidat du parti» . Cette nouvelle alliance jouera donc un rôle «politique» jusqu’aux présidentielles de 2014.
Par Nacera Chennafi
