un peu plus d’une année des élections présidentielles 2014, les partis politiques ont quasiment un agenda identique : ils sont à la recherche de directions nouvelles.
La situation est plus visible chez les partis du pouvoir, qui, de coutume, apportent leur caution au candidat du système. On sait depuis l’année 2012 que l’Alliance présidentielle ne fait plus partie du paysage politique algérien.
Le rôle de «démolir» cette alliance a été joué par le MSP. La formation de Bouguerra Soltani, enthousiasmée par les percées électorales des partis islamistes chez les pays voisins, a cru plus opportun pour elle d’évoluer loin de ses anciens alliés politiques, à savoir le FLN et le RND.
C’est le moment choisi par le MSP de quitter une alliance gouvernementale pour créer celle du courant islamiste qu’il composera avec El Islah et Ennahda. Depuis, on ne parlait plus de l’alliance FLN-RND-MSP.
Le duo au pouvoir composé du FLNRND a été «trahi» par un MSP qui tentera sans succès de se donner le rôle d’un parti d’opposition. Mais aujourd’hui, plus que la disparition de l’Alliance présidentielle qui s’est dangereusement accaparée les espaces publique et médiatique pendant longtemps, c’est l’ensemble de sa composante qui se cherche une direction.
L’entame de 2013 a été ainsi très douloureuse pour les deux partis du pouvoir. Aussi bien pour le Front de libération nationale (FLN) que pour le Rassemblement national démocratique (RND).
Ces deux partis sont à présent sans directions. Les deux partis sont gérés par des instances provisoires rendues nécessaires par des conflits internes qui ont débouché sur le départ d’Abdelaziz Belkhadem et d’Ahmed Ouyahia. Les luttes internes au FLN et au RND sont tellement rudes que les chances de compromis entre clans en conflit tendent à s’affaiblir.
Ce qui a, de facto, prolongé la durée de vie initialement accordée aux instances provisoires et autres commissions ad hoc. Chez le RND, le consensus fait autour d’Abdelkader Bensalah – par ailleurs président du Sénat – plébiscité secrétaire général par intérim, commence à se révéler comme une fausse solution à une sérieuse crise.
Car, le parti se retrouve devant une véritable impasse, depuis le départ d’Ahmed Ouyahia, premier dirigeant du parti de 1999 à janvier 2013. Au FLN, où la crise n’a pas encore livré tous ses secrets, personne n’est en mesure d’esquisser de quoi sera fait demain. La quinzaine de jours accordée à la commission provisoire pour préparer une session extraordinaire du comité central n’aura pas servi à grand chose.
L’espoir d’un consensus autour d’une personne a subitement disparu avec la mort, dimanche dernier, d’Abderrezak Bouhara. Le décès de Bouhara rend manifestement plus problématique la succession d’Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti. Jusqu’à quand va durer cette situation d’un parti majoritaire dans les assemblées élues mais qui se cherche encore un nouveau secrétaire général ?
La question est aussi valable pour le RND qui représente, les résultats officiels des élections faisant foi, la deuxième force politique du pays. Les partis du pouvoir sauront- ils dépasser leur crise interne pour jouer un rôle, aussi formel soit-il, à l’occasion des présidentielles de 2014 ?
Ou se dirige-t-on vers une consultation présidentielle dans laquelle le régime n’attendrait rien ni du FLN, ni du RND ? Il reste néanmoins bien établi que les partis politiques, bien plus que ceux du pouvoir, sont à la recherche de nouvelles directions pour des motifs qui ne sont pas forcément semblables.
A. Y.