A partir de Chlef, Benflis lance des pics à Bouteflika

A partir de Chlef, Benflis lance des pics à Bouteflika

Ali Benflis a été l’hôte en cette fin de matinée de la wilaya de Chlef où il a animé un meeting en ce quatrième jour de la campagne électorale.

Il a consacré la plus grande partie de son intervention à lancer des pics à l’endroit de son principal adversaire et dont il a été le chef du gouvernement jusqu’en 2003.

S’adressant à une assistance nombreuse et apparemment acquise, M. Benflis lancera : « A ceux qui vous disent que vous n’avez pas d’histoire, rappelez-leur les enfumages des criminels de guerre, le colonel Pellisier et les guillotines d’El Asnam ». Au prononce de Chlef, la salle se lève pour ovationner. Il en sera de même à chaque fois que le mot El Asnam est prononcé. Le candidat rendra hommage aux habitants de la région qui, en dépit des malheurs qui l’ont frappés comme le séisme de la ville en 1954, n’ont en pas moins pris les armes contre le colonialisme.

Et le candidat d’ajouter : « lorsqu’il y a eu le séisme de 1980, un comite s’est constitué à Batna sous la présidence de Hadj Lakhdar âgé alors de 75 ans pour voir dans quelle mesure il pouvait se solidariser avec leurs concitoyens. Et c’est Hadj Lakhdar qui proposa le premier à adopter 10 enfants. Il a tout de suite fait des émules ». M. Benflis dit avoir donné cet exemple pour démontrer l’unité qui caractérise le peuple algérien et la solidarité agissante des Algériens à chaque fois qu’un malheur frappe les leurs. «Ils ne sont partisans ni de la fitna ni de la division », en allusion à ce qu’on a qualifié de boutade de Sellal.

« Celui qui veut gérer un pays doit respecter le peuple », précise-t-il. « La culture de l’État impose à celui qui devient responsable de s’interdire tout écart de langage », a-t-il ajouté. Continuant sur sa lancée, le candidat dira : « en tout cas pour ce qui me concerne, personne ne m’a chassé et d’aucune wilaya ».

M. Benflis accuse le représentant du candidat Bouteflika de copier de son programme. « Les droits d’auteur ne sont pas respectés », dira-t-il avant d’ajouter que « ces modes de gouvernance qui ont pour nom fraude, corruption, faux et usage de faux doivent cesser ».

Révision des statuts de la Fonction publique

L’orateur bifurquera sur l’administration à laquelle il demande d’observer la stricte neutralité pendant les élections. « Même s’ils obéissent aux injonctions, il doivent d’abord obéir à leur conscience ». Et M. Benflis de s’engager à doter les corps de wali, des élus locaux et des chefs de daïras d’un statut qui les prémunira de toute pression. « Plus personne ne pourra prendre son téléphone pour leur donner des ordres. C’est la meilleure manière de garantir la neutralité de l’administration et la continuité de l’Etat.

Dans la wilaya de Sétif, deuxième étape du jour, le candidat s’engage à réviser les statuts de la Fonction publique et à doter les walis et chefs de daïra d’un code d’éthique et de déontologie pour les protéger y compris des pressions du chef de l’Etat.

Un ministère du cadastre

La veille et lors de son deuxième meeting de la journée, animé tard dans la soirée, à El Oued, Ali Benflis s’est fait un peu plus virulent, faisant ainsi monter d’un cran son agressivité.

Pour mieux convaincre l’assistance de son programme, il lui déclara qu’il ne s’est pas présenté aux présidentielles pour « nommer mon frère ou mes amis à la présidence. Je suis porteur d’un projet sérieux qui donne la priorité aux compétences et transmettre le flambeau aux jeunes qui doivent se trouver au centre de la prise de décision ».

Parmi les présents au meeting, il y avait beaucoup de fellahs. Le candidat en saisira l’occasion pour aborder la question de l’agriculture et des cultures qui font la renommée de la région. A commencer par la datte « que vous n’arrivez même pas exporter parce que l’on vous met les bâtons dans les roues avec toutes les contraintes auxquelles l’on vous soumet ». Et M. Benflis de s’engager à résoudre le problème en changeant totalement les procédures d’exportation. Il préconise carrément la vente sur pied du produit.

Pour les propriétaires qui ne disposent pas de documents parce qu’ils ont hérité de père en fils, il a promis la création d’un ministère du cadastre. Sur un autre volet, il invitera les Soufis à surveiller leur voix. « Si je ne me suis pas retire de la présidentielle, c’est parce que j’estime que l’Algérie nous appartient à tous et que nous avons des droits à arracher ».

De notre envoyée spéciale Faouzia Ababsa