A Paris, Lamamra répond à l’ex-président français

A Paris, Lamamra répond à l’ex-président français

Il fallait s’y attendre, le ministre des Affaires étrangères et pas moins ministre d’Etat, Ramtane Lamamra, a réagi aux inepties de Nicolas Sarkozy, ex-président de la République française. Réponse à domicile puisque le ministre algérien s’est exprimé à partir de Paris en marge d’une rencontre avec son homologue Laurent Fabius dans le cadre des consultations politiques algéro-françaises.

Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait provoqué il y a quelques jours un tollé général en Algérie après avoir tenu des propos indignes d’un ancien président. C’est lors d’un déplacement en Tunisie qu’il a cru bon de regretter le voisinage de l’Algérie qui, selon les commentaires de celui qui fut porté à la présidence de l’Etat français par un accident de l’histoire, serait source de troubles pour la Tunisie. Affirmant que « les malheurs de la Tunisie seraient liés à sa position géographique entre une Libye malheureuse et une Algérie dont l’avenir serait incertain », celui qui prétendit un temps manipuler le concept de l’Union pour la Méditerranée afin de normaliser les relations avec Israël, vient de revenir à son projet : « L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir ? De son développement, de sa situation ? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans l’Union de la Méditerranée ».

Animé par la rancœur ou en mission commandée, le complice de BHL dans la destruction de la Libye ose déplorer la situation tragique qui déchire l’ex-Jamahiriya. Pis encore, il semblerait que le trublion de la droite française fascisante soit tenté de continuer le sale boulot des printemps arabes en menant des contacts relevant de la diplomatie parallèle.

Provocation grossière, gesticulations de politicard parvenu qui n’a jamais su se hausser au niveau des fonctions présidentielles, offense aux Etats et aux peuples, Nicolas Sarkozy a choisi la vulgarité croyant qu’il en deviendrait plus populaire dans sa faillite étymologique. Une dérive qui fit dire au leader historique de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, que le plagiaire Sarkozy gagnait des points en reprenant les idées du Front National.

On comprend donc la réaction de Ramtane Lamamra qui dénonce poliment la régression mentale de l’ex-président français atteint visiblement par la nostalgie de sombres pages du colonialisme. « Cette sortie est malvenue. Il est tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir si la pensée coloniale que l’histoire a complètement disqualifiée ne serait pas en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie ».

Formulée avec tact, dans une maîtrise de la langue française que Nicolas Sarkozy a martyrisée si souvent, la réponse du MAE algérien résume en soi le mépris que mérite l’auteur des attaques contre la terre libre, l’Algérie. On peut parier que le chef des Républicains regrette maintenant sa sortie tunisienne et qu’il travaille déjà à trouver quelques galipettes intellectuelles pour se rattraper vis-à-vis d’une opinion publique française et algérienne exaspérée par le niveau de ses réflexions.

Si l’ex-président a voulu gêner son successeur François Hollande, c’est qu’il a une piètre conception de l’Etat et des relations internationales, si c’était pour insulter les Algériens, RamtaneLamamra lui aura répondu « Pôve c… » mais avec élégance. Education et diplomatie obligent.