La contestation populaire se poursuit toujours à Ouargla. Au niveau de la place centrale de la ville, « le nombre des manifestants a atteint les 10 mille », a confié à Algérie-Focus, l’un des organisateurs de la marche du 14 mars. Notre interlocuteur affirme que le nombre des manifestants augmente d’une heure à une autre.
Les 360 organisateurs ont tenté dès la matinée de ce jeudi de veiller à ce que ce rassemblement se tienne sans le moindre débordement. Pour ce faire, ils ont mobilisé plusieurs groupes de jeunes chômeurs pour préparer le terrain à l’arrivée des habitants d’Ouargla qui ont éprouvé le souhait de se joindre à la manifestation. « Pendant la matinée, nous étions au moins 5000 personnes à manifester sur la place centrale. Et lorsque nous avons vu que la situation est sous contrôle, nous lancé un appel à la population pour qu’elle rejoigne notre manifestation. Et d’ici l’après-midi, nous prévoyons la participation d’un nombre important de citoyens », explique encore notre source d’après laquelle « tout le monde à Ouargla veut crier sa colère et sa rage contre la discrimination et le régionalisme de l’Etat ».
Pour rappel, plus de 2000 jeunes chômeurs se sont réunis tôt le matin sur la place centrale de la ville de Ouargla pour manifester contre les discriminations et les injustices dont sont victimes la population des régions du sud. Depuis les premières heures de la matinée, les organisateurs de la marche du 14 mars ont investi cette place publique pour y préparer un grand rassemblement auquel ont commencé à se joindre progressivement de nombreux habitants d’Ouargla.
La foule, alertée et attirée par les cris de révolte des manifestants, affluait petit à petit vers la Place Centrale, a-t-on appris de plusieurs sources locales. « Le peuple veut la fin du chômage », « Halte à l’hypocrisie et aux mensonges, nous voulons nos droits », « Où sont les richesses nationales ? », ces slogans sont scandés à à tue-tête et à pleins poumons par ces jeunes chômeurs qui ne comprennent pas pourquoi leur vie sombre dans la misère sociale alors que le sol de leur région regorge d’or noir. Il est à noter, par ailleurs, que les manifestants ont mis en exergue sur leurs banderoles leur attachement à l’unité nationale et répondent ainsi aux accusations du Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, qui a qualifié les protestataires du sud de « séparatistes ».
A l’heure où nous mettons en ligne ces informations, le grand rassemblement d’Ouargla se poursuit et le nombre des manifestants ne cesse d’augmenter au fur à mesure des heures. Les forces de sécurité observent de loin ce mouvement de protestation et n’ont pas tenté de se rapprocher de la Place Centrale. A cette heure-ci, aucune tension n’a été signalée et la contestation populaire se déroule dans un climat pacifique.