A Oran, on dénonce la sourde oreille de la tutelle, Les concentrateurs d’oxygène trop cher pour les malades

A Oran, on dénonce la sourde oreille de la tutelle, Les concentrateurs d’oxygène trop cher pour les malades
a-oran-on-denonce-la-sourde-oreille-de-la-tutelle-les-concentrateurs-doxygene-trop-cher-pour-les-malades.jpg

Ils sont nombreux les patients atteints de pathologies de nature respiratoires à mal supporter leurs maladies faute de moyens financiers leur permettant d’acheter les bouteilles ou concentrateurs d’oxygène coûtant 8.000 dinars, sans compter les frais liés à sa recharge estimés à 1.300 dinars. Cette situation de plus en plus contraignante pour de nombreux malades pousse leurs proches à frapper aux portes des associations caritatives et à faire appel aux âmes charitables…

Parmi cette catégorie de malades, ce sont les asthmatiques qui souffrent le plus de cette situation, en particulier ceux qui font fréquemment des crises d’asthme.

Leur problème est sérieux mais le ministère de la tutelle ne semble pas le prendre ainsi. En effet, cela fait plusieurs années que les associations de solidarité aux malades respiratoires appellent «à l’aide» de la Sécurité sociale pour prendre en charge la location des concentrateurs d’oxygène.

Le président de l’association Chograni activant dans le quartier Ibn Sina avait, lui-même, profité de la visite effectuée récemment par la ministre de Solidarité et de la Femme, Souad Benjaballah, pour lui faire part de ce problème qui met la vie de milliers de malades en danger. Il a cité l’exemple du quartier Ibn Sina qui accueille de nombreux cas de démunis atteints de maladies respiratoires chroniques et qui sont dans l’incapacité de se payer ces appareils, pourtant indispensables à leur traitement. La ministre avait promis de se pencher sur ce dossier en concertation avec les associations activant dans le domaine.

LG Algérie

Il faut savoir que l’utilisation de ces appareils peut coûter environs 30.000 DA le mois à chaque malade.

Pourtant, ce n’est pas qu’aujourd’hui que cette problématique est posée: elles sont nombreuses les associations médicales à se bagarrer depuis 1996 pour que la Sécurité sociale prenne en charge la location de ces appareils, seul moyen permettant l’amélioration de la qualité de vie des malades atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive. En vain. «Certaines associations disposent de ces appareils grâce aux dons mais ce n’est pas une solution durable», soutiennent des membres actifs au profit de cette cause. Et comme le nombre des asthmatiques ne cesse d’accroître en Algérie, et ce, par la faute d’une urbanisation sauvage, d’une pollution de plus en plus étouffante et surtout d’un tabagisme ravageur, les associations réclament une démocratisation de l’oxygénothérapie à domicile, autrement dit, faire qu’elle soit à la portée de tous les malades.

Il y a lieu de savoir que des études récentes ont démontré que l’asthme touche près de 4% de la population algérienne. Pourtant, le problème du manque de structures hospitalières permettant de prendre en charge les malades notamment dans les services des urgences reste posé. La prévalence de la maladie, indiquent ces études, augmente dans les grandes villes en raison de la pollution. Les spécialistes soulignent que les principales causes de la maladie sont particulièrement la pollution et le tabagisme. Ainsi, il a été prouvé que les enfants d’un père fumeur sont trois fois plus prédisposés et cinq fois plus quand les deux parents sont fumeurs.

Les malades chroniques atteints de pathologies respiratoires soulèvent, en outre, la question de la pénurie des médicaments pour asthmatiques, dont le nombre en Algérie dépasse, selon les dernières estimations, les trois millions. Reconnus en 2007 comme étant des malades chroniques, au même titre d’ailleurs que ceux de l’hypertension artérielle, les asthmatiques ne le sont cependant qu’à 80%. Ce qui n’est pas du goût des associations intervenant dans ce domaine réclament que cette maladie soit reconnue chronique à 100%, pour permettre aux asthmatiques d’accéder à un traitement de fond au lieu de se contenter d’un traitement de crise.

F. Sifi / A. Saher