Depuis hier, les centres de correction du baccalauréat ont entamé les travaux précédant les corrections.
A la différence des années précédentes et suite au scandale des fuites qui a entaché la session de mai 2016, la correction concernera les copies des candidats au bac «Lettres et philosophie» en attendant l’arrivée des copies des matières touchées par les fuites.
L’ambiance dans les centres au cours des réunions préparatoires était lourde et unanimement les professeurs disent être sérieusement affectés par ce scandale qui est«une tentative d’assassinat contre l’école algérienne», commente un professeur de philo au centre de correction Mohamed-Seddik Benyahia à Bouira.» Même si l’enquête diligentée juste après la découverte du scandale a abouti à l’arrestation de plusieurs personnes, le commun des citoyens juge cela insuffisant. «Un chef de centre d’examen, un responsable de l’Onec, un cadre de l’imprimerie et des internautes ne peuvent pas être les seuls responsables.
Il y a derrière eux des personnes de haut rang qui ont voulu régler des comptes. Même la piste des islamo-conservateurs ne suffit pas. Cette aile combat les réformes de Benghebrit et veut sa tête, mais l’ampleur des fuites, les horaires de diffusion des sujets, les solutions types pour au moins une matière sont autant d’éléments qui privilégient la piste d’une bande bien cadrée et proche de la minis-tre, mais qui agit pour un clan», nous affirmera un cadre du conseil national du Cnapeste. Sur un autre plan, mais s’agissant toujours du bac et de la session exceptionnelle, la panique s’installe déjà.
Plusieurs questions restent posées. Du côté des candidats la répartition des épreuves vient d’être transmise.
Ainsi, dimanche prochain, les candidats composeront de 9 h du matin jusqu’à 16 h avec une heure de repos entre 12h30 et 13h30. En plus de la crainte de se retrouver en face de sujets difficiles, les candidats craignent la chaleur et les effets du jeûne. D’autres candidats s’interrogent si les centres d’examen resteront les mêmes ainsi que les personnels que ceux de la session précédente avec les mêmes personnels surveillants et l’encadrement. Si les candidats sont autorisés à composer avec leurs convocations et peuvent encore l’imprimer à partir du site de l’Office des examens et concours bac, les enseignants réquisitionnés n’ont jusqu’à hier pas reçu les ordres de mission, qui pour surveiller qui pour encadrer l’opération dans les secrétariats.
Les chefs de centre qui selon une information émanant des directions de l’éducation, sont maintenus dans leurs centres craignent les absences des surveillants. Lors de la session normale de mai 2016, plusieurs centres ont été obligés de recourir à deux surveillants par salle suite au fort taux d’absentéisme constaté dans le corps des PES.
En attendant que les choses s’éclaircissent davantage cette semaine, les candidats et leurs parents continuent les préparatifs et les révisions en espérant que l’ensemble de ces paramètres défavorables soit prix en compte lors des corrections et l’élaboration des barèmes.
L’attente du jour J se fait de plus en plus pesante.
