A moins d’un retournement de situation EN : Boudebouz à Marseille, c’est fini !

A moins d’un retournement de situation EN : Boudebouz à Marseille, c’est fini !

Le mercato d’été français 2012 a été le mercato le plus pauvre de l’histoire du football professionnel. Jamais, il n’y a eu autant d’inertie dans le marché des transferts hexagonal.

Il ne fait pas bon être à la recherche d’un club en France, et l’UNFP, le syndicat des joueurs professionnels, aura beaucoup de mal à caser ses footballeurs chômeurs cette saison. Seuls les joueurs dont le contrat court encore ne sont pas inquiets.

La seule nouvelle qui a agité ce mercato sclérosé et qui a fait couler beaucoup d’encre et de pixels dans les médias spécialisés, et cela depuis la fin de la saison dernière, c’est la venue imminente de l’international algérien Ryad Boudebouz à l’Olympique de Marseille. Le problème, c’est que nous sommes le 15 août et le Sochalien n’est toujours pas Marseillais, malgré toutes les brèves et les articles en tout genre qui sortent chaque jour sur la question. Des articles qui se suivent et dans lesquels on apprend que Marseille, surtout son directeur sportif, José Anigo, veut s’attacher les services de Boudebouz et que le Sochalien rêve de l’OM, mais deux mois sont passés et il ne se passe toujours rien. Pour en avoir le cœur net, nous avons décidé de profiter de l’occasion de notre présence au match Stade de Reims – Olympique de Marseille, où nous nous étions rendu pour vous faire suivre le retour de Kamel Ghilas en Ligue 1, pour enquêter auprès des responsables de l’Olympique de Marseille et de la presse régionale et spécialisée «OM» pour avoir enfin le fin mot de cette histoire et nous faire notre propre opinion sur la question. Sur un transfert annoncé comme quasi sûr depuis deux mois et qui semble de moins en moins probable au vu des informations que nous avons récoltées.

Anigo : «Il veut venir, mais on n’a pas les moyens de le faire venir»

José Anigo, le directeur sportif de l’Olympique de Marseille, voyant que tout et n’importe quoi était écrit concernant la venue de Boudebouz dans le club phocéen, avait décidé de faire une petite mise au point chez nos confrères français du 10Sport, une mise au point très diplomatique, mais une mise au point quand même. Anigo avait déclaré : «Boudebouz veut venir à l’OM, mais on n’a toujours pas les moyens de le faire venir. On n’est pas en contact avec Boudebouz. Après tout, c’est un joueur qui nous intéresse et qui m’a plusieurs fois répété qu’il avait envie de venir à l’OM. Mais aujourd’hui, on n’a peut-être pas les moyens de ce qu’on veut.»

Cette mise au point en «IN», comme on dit dans le jargon journalistique, d’Anigo, même si elle était toute gentillette, a contribué à faire craqueler le vernis de ceux qui continuaient d’écrire que la venue de l’Algérien à l’OM était une question de minutes. Elle montre aussi que José Anigo commence à être agacé par cette histoire et qu’en «OFF», hors micro, ses propos sont plus virulents. José Anigo en a assez de lire qu’il veut absolument Boudebouz et qu’il ferait tout pour l’avoir. Anigo a même déclaré aux journalistes proches de l’OM qu’il lisait toujours qu’il était en contact avec Boudebouz et qu’il en faisait sa priorité. Anigo leur a déclaré en «OFF» que le profil de Boudebouz l’intéressait, certes, au début, mais que financièrement, avec les problèmes que traverse le club, au jour d’aujourd’hui, cette venue du joueur algérien demandeur pour venir à Marseille n’était pas possible. Il a réaffirmé qu’il n’était pas en contact avec l’Algérien. Anigo leur a dit aussi qu’actuellement, le club était plus occupé à essayer de vendre des joueurs pour générer des liquidités pour respecter ses engagements pris devant la DNCG, l’organisme qui surveille les finances des clubs, plutôt que de dépenser six millions encore dont l’OM ne dispose pas.

Marseille fait face à un gros problème financier

Si José Anigo est à cran, c’est plus par frustration qu’autre chose, car ce grand club européen, l’Olympique de Marseille, est confronté à une crise financière sans précédant et qu’à quinze jours de la fin du mercato, le club n’a recruté qu’un seul joueur, le jeune Algérien Florian Raspentino, libre de tout contrat et avec un salaire bas. La raison de cette crise est due à la décision de la propriétaire du club, Margarita Louis Dreyfus, qui a décidé d’arrêter d’injecter de l’argent dans des finances du club qui, au lieu de s’équilibrer, sont devenues un «Titanic financier». Des finances laissées saines par l’ancien président Diouf et qui ont été très mal gérées par les deux derniers présidents Jean Claude Dassier et Vincent Labrune, surtout après la mauvaise saison dernière qui les prive des euros de la très lucrative Ligue des champions. L’OM n’a plus le droit de recruter sans vendre au préalable des joueurs pour faire rentrer de l’argent frais et diminuer sa masse salariale. Le problème, c’est que le club a beaucoup de mal à vendre et à dégraisser son effectif, ce qui bloque de fait tout recrutement.

La vente d’Alou Diarra à West Ham n’a quasiment rien rapporté

Ce club, l’Olympique de Marseille, est comme tous les grands clubs, il déchaîne les passions même chez les journalistes qui deviennent supporters et en oublient les bases de leur métier. Le très récent transfert d’Alou Diarra, à West Ham, en Angleterre, a fait écrire à beaucoup de journaux et de sites internet que les problèmes financiers de l’OM étaient finis et que désormais, le club pourra recruter à nouveau. Le problème, c’est que la vente d’Alou Diarra à West Ham n’a rapporté que, si j’ose dire, deux millions et demi d’euros et que le but réel de ce transfert, plus que générer des fonds, était de se débarrasser de la masse salariale du capitaine de l’équipe de France qui percevait à l’OM plus de 300 000 euros par mois. Quand on voit que Boudebouz coûte à lui seul 6 millions d’euros, on se dit que la route sera encore longue avant que la situation du club se débloque, qu’il faudra vendre d’autres joueurs à haute valeur ajoutée pour s’en sortir côté OM et que Ryad Boudebouz ait une possibilité financière de rejoindre le club phocéen.

Seule la vente d’Azpilicueta ou de Valbuena pourrait débloquer les choses

Lorsqu’on regarde l’effectif de l’Olympique de Marseille, et qu’on enlève les blessés, on s’aperçoit qu’il n’y a que deux joueurs dont la valeur peut permettre de débloquer le mercato phocéen. Ces joueurs sont Valbuena et Cesar Azpilicueta. Concernant Valbuena, même si c’est un bon joueur, il ne déchaîne pas les passions et personne ne semble disposé à le recruter, mais en ce qui concerne Azpilicueta, ça chauffe du côté de Chelsea et, du côté de l’OM, on fait tout, pour des raisons de survie, pour que ce transfert aboutisse et permette au moins de recruter un peu.

La priorité est donnée au recrutement d’un arrière gauche

Le problème est que voir la vente d’Azpilicueta aboutir au recrutement de Ryad Boudebouz semble très peu probable, puisque du côté de l’OM, on a mis la priorité absolue en cas de liquidités sur le recrutement d’un arrière gauche de métier. Cette embauche est devenue prioritaire surtout depuis les échecs Mesbah et Taiwo. L’Algérien préférant rester à Milan et le Nigérian, disposé à venir mais dont le salaire a été jugé exorbitant par la cellule de recrutement marseillaise. Cette annonce du recrutement d’un arrière gauche de métier comme priorité absolue montre bien que Boudebouz n’est plus en pole position chez les dirigeants de l’Olympique de Marseille.

M. B.