A moins de quinze jours du cinquième congrès Les luttes de succession à Soltani s’aiguisent

A moins de quinze jours du cinquième congrès Les luttes de succession à Soltani s’aiguisent

A moins de quinze jours du cinquième congrès du Mouvement de la société pour la paix prévu pour les 1er, 2 et 3 mai prochain, la direction du parti se penche sur les dernières retouches avant ce rendez-vous décisif pour l’avenir politique du mouvement du défunt Nahnah, alors que le courant islamiste enregistre un grand recul.

Hier, les membres du conseil consultatif du parti se sont réunis à huis clos pour une deuxième journée, dans le cadre d’une session extraordinaire de cette haute instance. Selon le président du conseil consultatif, Abderrahmane Saidi, cette réunion est consacrée aux derniers préparatifs du prochain congrès du parti, notamment l’examen des différents rapports soumis par les commissions des communes et de wilaya, sachant que les congrès régionaux ont été achevés. Selon notre interlocuteur, il est question aussi d’examiner plusieurs propositions relatives à l’amendement du règlement intérieur.

Interrogé sur ce point, M. Saidi a expliqué que parmi les propositions formulées par les militants du parti, il y a la question de la réduction du nombre des membres du bureau politique du parti de 18 à 14. Ce n’est pas tout, car certains proposent aussi l’élection du président du parti par le congrès et non le conseil consultatif.

Il est à noter que le prochain congrès du MSP interviendra moins d’une année de l’élection présidentielle en l’absence d’un consensus sur un candidat du courant islamiste. Dans ce cadre, Soltani n’a pas beaucoup de chances, ce qui motive d’autres cadres du parti à mener une guerre du succession. Selon les premiers échos, les probables candidats sont notamment le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, Abderrahmane Saidi et Abderezak Mokri, alors que Menasra ne compte pas revenir au MSP malgré l’invitation de Soltani. Ces candidats se livrent d’ores et déjà une guerre féroce, dans les coulisses et par clans interposés. Si le premier congrès du parti tenu en 1991 était sous le slogan «l’Islam est la solution», cette fois-ci la direction du MSP a préféré: «Un parti qui se renouvelle ».

Cette formation islamiste a probablement compris que jouer sur la sensibilité religieuse n’est plus efficace en Algérie avec l’expérience du FIS. Dans une précédente déclaration à la presse, le président du parti, Bouguerra Soltani, qui ne donne pas de détails sur ce qui va changer au MSP, affirme que selon les échos des rencontres tenues dans les communes dans le cadre de la préparation du prochain congrès il est attendu «le changement dans plusieurs orientations et convictions politiques ». Il est à noter que parmi les points qui seront examinés dans le prochain congrès figure l’amendement du statut particulier du parti. Ainsi, le parti du défunt Nahnah cherche à se repositionner après avoir été affaibli par les différentes crises qui l’ont secoué, ce qui a provoqué une hémorragie, illustrée par le départ de Menasra, Ghoul et Belmahdi, le dernier a avoir lancé son parti «Mouvement de l’édification nationale».

Dans une précédente conférence de presse, le président du MSP, après avoir annoncé il y a quelques mois qu’il ne sera pas candidat à sa succession à la tête du parti, dira qu’il ne sert à rien de parler de la présidentielle avant la révision de la Constitution car, selon lui, c’est cet amendement qui dessinera la prochaine présidentielle. Et voilà qu’une fois cette révision confirmée avec l’installation d’une commission nationale chargée d’élaborer le projet portant révision du texte fondamental de la République sur la base d’un projet préliminaire, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a soutenu en 2008 la révision de la Constitution qui avait permis à Bouteflika de briguer son troisième mandat, dit non cette fois-ci .

À l’ouverture de la session extraordinaire du conseil consultatif (majliss echoura) du MSP, vendredi dernier, Soltani s’est attaqué à l’actualité politique dominée par la révision constitutionnelle qu’il considère comme «un jeu politicien» auquel le MSP ne veut pas s’adonner. Pour Soltani, ce changement de la Constitution, qui intervient à moins d’une année de la prochaine élection présidentielle, va se dérouler durant «le temps mort», ce qui lui ôte déjà tout «fair-play».

N. C.