A mesure que l’été arrive a grands pas: Le stress hydrique pointe à Tizi Ouzou

A mesure que l’été arrive a grands pas: Le stress hydrique pointe à Tizi Ouzou

L’inquiétude s’intensifie à propos de la distribution de l’eau potable.

Les populations de plusieurs communes appréhendent cette saison à cause des expériences du passé. Un passé qui les a vues recourir aux actions de colère pour faire entendre leur cri de soif.

Aujourd’hui, beaucoup de villages situés essentiellement au sud et au nord de la wilaya de Tizi Ouzou craignent que le même scénario se répète. L’on se rappelle que durant l’été dernier, beaucoup de villages sont restés sans eau potable, paradoxalement malgré la disponibilité de ce liquide.

En effet, pour un paradoxe, c’en est vraiment un par excellence. Dans la commune de Boudjima, à titre d’exemple, les populations de plusieurs villages sont restés sans eau durant les mois les plus exposés à la canicule. En cause, non pas la rareté de l’eau mais la mauvaise distribution. Des villages de cette même commune souffrent jusqu’à présent de cette mauvaise gestion.

Selon des sources au fait de ce dossier dans cette commune, la distribution de l’eau est assurée par des «vanneurs». Ce mot désigne en fait, des personnes désignées par l’APC pour assurer la bonne répartition de l’eau sur les villages.

En quelque sorte c’est un rationnement qui ne dit pas son nom. Des populations subissent le rationnement en Algérie. Aussi, cette méthode, bien qu’elle donne de bons résultats grâce au bon travail assuré par ces derniers, n’en cache pas moins l’incapacité des services concernés et des élus à répondre aux besoins de leurs populations.

En fait, ce problème n’est pas spécifique à la commune de Boudjima, bien que celle-ci soit un bon exemple de mauvaise gestion. Selon les données en notre possession, la distribution de l’eau connaît des couacs dans beaucoup de communes. La preuve en est que la société de distribution de l’eau ADE a procédé à des affichages dans les rues de la ville de Tizi Ouzou annonçant des mois difficiles. Le rationnement de l’eau potable est une fatalité, assure le communiqué placardé sur les murs. Il aura fallu, pour rappel, l’intervention du ministre en personne pour rassurer les populations de la non-application de cette décision.

L’argument avancé par les responsables locaux de cette société relatif au manque de pluviosité qui a influé négativement sur le niveau de remplissage du barrage de Taksebt ne tenait pas la route.

Le problème se situe ailleurs. En effet, le problème de distribution effectué généralement par l’APC souffre du manque de coordination. Beaucoup de citoyens considèrent d’ailleurs que la plus grande responsabilité incombe aux élus qui connaissent mieux que personne la situation dans les villages de leurs communes.

Ainsi, les citoyens savent que l’eau ne manque pas et ce n’est sans doute pas l’approvisionnement des autres wilayas qui les prive de l’eau. Les populations sont convaincues que c’est un problème de gestion locale. D’ailleurs, ces derniers avancent un argument irréfutable. L’absence de l’eau qui dure des mois disparaît quelques heures seulement après la fermeture du siège de la mairie ou de l’ADE ou bien d’une route au niveau de la commune. Après l’action, l’eau revient comme par enchantement dans les robinets. Ce qui rend l’argument plus fort, c’est le retour au manque d’eau après une semaine de l’action. Les promesses ne tiennent que quelques heures. Juste ce qu’il faut pour calmer les contestataires.