A bientôt 24 ans, Rachid Ghezzal s’impose enfin comme un joueur important au sein de son club formateur, l’Olympique lyonnais. Tout semble également sourire au milieu de terrain offensif avec l’équipe nationale d’Algérie, proche d’une qualification pour la CAN 2017.
Rachid Ghezzal sera-t-il encore un joueur de l’Olympique lyonnais, l’été prochain ? La question a certes été récurrente ces dernières années. Mais cette fois, elle a vraiment de quoi préoccuper l’OL.
Et pour cause : à bientôt 24 ans, le milieu de terrain offensif réalise une belle saison, qui suscite l’intérêt d’autres clubs.Le longiligne milieu droit, dont le contrat expire en juin 2017, a en effet marqué six fois et délivré six passes décisives en 26 matches du Championnat de France (Ligue 1).
Un changement de statut cet hiver
La situation de Rachid Ghezzal à Lyon a radicalement changé après la trêve hivernale, suite au départ de l’entraîneur Hubert Fournier et à son remplacement par Bruno Genesio. « Ça fait partie de la carrière d’un footballeur de passer par différentes étapes comme celles-là, relativise le joueur. Ce n’est pas toujours tout beau et tout rose. On ne débute pas toujours avec un statut. J’ai commencé la saison sur le banc. Puis j’ai davantage été un joker. Et j’ai continué à travailler pour gagner ma place ».
De fait, l’Algérien est passé du statut d’éternel espoir déçu de l’OL à celui de titulaire régulier en Ligue 1. Un sort qui lui convient mieux, évidemment. « J’ai intégré le groupe professionnel assez jeune, mais pas mal de blessures ont ralenti ma progression », rappelle-t-il.
Rachid Ghezzal avait ainsi passé quasiment un an sans jouer, en 2013-2014, à cause de problèmes de dos. Il soupire : « Sur le moment, il y a toujours une forme de frustration, surtout lorsque tu vois d’autres joueurs de la même génération que toi ou même plus jeunes que toi, s’exprimer. Mais j’ai pris mon mal en patience. »
Comme un symbole, celui qui est né non loin du Parc OL a marqué le jour de l’inauguration du stade de l’Olympique lyonnais situé à Décines, le 9 janvier 2016. Depuis, il rattrape le temps perdu aux côtés de ses camarades du centre de formation lyonnais, le défenseur Samuel Umtiti, le milieu de terrain Corentin Tolisso ou l’attaquant Alexandre Lacazette… Ensemble, il leur reste quatre matches pour s’assurer une qualification en Ligue des champions, la compétition de clubs la plus prestigieuse au monde.
La CAN 2017 en ligne de mire
Avec l’équipe nationale d’Algérie, qu’il fréquente depuis un an, Rachid Ghezzal vit également une période faste. Il a inscrit son premier but avec les Fennecs lors d’une victoire 7-1 contre l’Ethiopie, le 25 mars dernier. La sélection algérienne pourrait décrocher sa qualification en Coupe d’Afrique des nations 2017 aux Seychelles, début juin, lors de la cinquième journée des éliminatoires.
« L’Algérie commence à être une très grosse nation d’Afrique, souligne Ghezzal. On parle beaucoup de nous. On est régulièrement qualifiés en Coupe du monde. On attend donc beaucoup de nous en Coupe d’Afrique des nations. Mais la CAN est une compétition très dure ».
Pas effrayé par les mésaventures de son frère
Le binational savoure en tout cas le fait de porter les couleurs du pays d’origine de ses parents. « Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas mon choix, lance-t-il. Surtout lorsque je vois l’équipe qui se forme, les joueurs présents en sélection et la bonne ambiance qui y règne. C’est vraiment un groupe jeune et très talentueux qu’on est en train de construire ».
Le gaucher assure enfin ne pas avoir hésité à rejoindre la sélection algérienne, suite aux déboires de son frère aîné, Abdelkader. Ce dernier avait en effet essuyé un véritable typhon médiatique en Algérie, suite à son expulsion stupide face à la Slovénie, en phase finale de la Coupe du monde 2010. « Ça n’a pas pesé dans ma décision, lâche le cadet. C’est un épisode de sa carrière à lui, qu’il a su surmonter. Mon frère a eu la chance de disputer une Coupe du monde avec l’Algérie, chose que beaucoup de joueurs n’ont jamais pu faire. J’espère avoir aussi cette chance ».