Alors que certains étudiants sont en période de rattrapage et que d’autres n’ont pas encore repris le chemin des études, des mouvements de contestation se préparent déjà dans les couloirs de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
Mardi 12 septembre, un appel à la grève illimitée, dès mercredi 13 août, a été relayé sur une page Facebook nommée « Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou », pour protester d’une part contre l’édition des cartes étudiantes des nouveaux étudiants exclusivement en langue arabe, et d’autre part pour dénoncer la disparition du nom de l’écrivain Mouloud Mammeri desdits documents, un changement qui concerne également d’autres universités.
Le post, qui a suscité plus de 700 réactions et qui a été partagée 222 fois, n’aurait pas eu les effets escomptés.

Contacté par le HuffPost Algérie, Omar Tabet, représentant des étudiants du département anglais, a affirmé que cette publication n’avait fait l’objet d’aucune concertation: « C’est un appel anonyme. On ne sait pas qui a partagé ça et c’est pour cela que l’appel a la grève n’a pas été suivi ».
Pour autant, l’étudiant ne conteste pas le fond de la démarche: « Les certificats de scolarité sont aussi concernés. L’arabisation totale de ces documents nous pose problème. Il n’est pas question d’effacer l’identité amazighe. »
Omar Tabet a exprimé la volonté de faire le point prochainement avec les autres départements du campus dans l’objectif d’organiser une assemblée générale et solliciter tout le personnel de l’université sur la démarche à suivre, « des enseignants aux femmes de ménage », pour gagner en crédibilité. « Nous ne voulons pas organiser un rassemblement sauvage et anarchique. Nous avons besoin d’une masse estudiantine organisée pour que le mouvement soit efficace », a ajouté le jeune homme.
Précision importante, Omar Tabet souligne qu’il ne s’agit pas de faire disparaître la langue arabe des cartes étudiantes mais de la faire cohabiter avec la langue amazighe, reconnue langue officielle en février 2016.