L’eau, le gaz et l’électricité font exploser des protestations qui entraînent des fermetures fréquentes des routes. Les coupures répétitives d’électricité et d’eau ainsi que les retards dans le raccordement sont à l’origine de ces démonstrations de force.
C’est une ambiance électrique qui règne dans plusieurs wilayas du pays. Fermeture de routes, scènes d’affrontement, sit-in… sont devenues des méthodes très fréquentes partout en Algérie pour protester contre les mauvaises conditions de vie, aggravées surtout par les coupures pour les uns, et l’inexistence pour les autres, d’électricité et d’eau potable. A Béjaïa, surtout, il n’y a pas un jour que Dieu fait, sans qu’on ne parle d’une route coupée à la circulation par des citoyens en colère qui réclament le branchement en eau potable, gaz et électricité.
Sidi Aïch, Sidi Boudrahem, Boukhelifa, Tichy, Souk El Tenine… sont autant de régions qui, toutes, ont connu ces derniers jours des protestations et des sit-in devant les sièges de daïra et des APC concernées pour réclamer le raccordement surtout au gaz naturel. Mieux encore, dans la wilaya de Béjaïa surtout où le taux de raccordement en gaz naturel est des très faibles, les citoyens ne trouvent aucune voie de recours, étant toutes les voies réglementaires épuisées, que de descen-dre dans la rue pour se faire entendre auprès de responsables locaux, particulièrement ceux de la Sonelgaz et l’Algérienne des eaux ( ADE) qui, il est vrai, font montre de laxisme et de lenteur, il s’agit de remédier à une panne technique ou coupure.
Pis, des citoyens se plaignent également des lenteurs dans des services de Sonelgaz et ADE dans la prise en charge de leurs demandes de branchement respectivement en gaz-électricité et en eau potable. Exaspérés et las d’attendre une réponse à leurs demandes, les citoyens ne trouvent aucun autre moyen pour se faire entendre auprès des pouvoirs publics.

Les responsables de Sonelgaz expliquent que le raccordement en gaz et en électricité butent sur des oppositions des citoyens qui bloquent, par endroits, le passage des conduites devant desservir des localités qui en sont dépourvues. Qu’à cela ne tienne, des citoyens dont les localités sont déjà raccordés au réseau de gaz et électricité, trouvent toute les peines du monde à faire aboutir leurs demandes de raccordement en eau, électricité et gaz.
Ceci explique en partie le recours à la rue et la fermeture des sièges des entreprises concernées, à savoir ADE et Sonelgaz, par des citoyens las d’attendre un branchement aux réseaux de distribution de gaz, d’électricité et d’eau potable. Notons que nos tentatives de joindre les responsables de la Société de distribution de gaz et d’électricité ( SDE) d’Alger et de Béjaïa n’ont pas abouti. Par ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées avant-hier devant le siège de la daira d’In-Salah pour protester contre l’extraction du gaz de schiste.
Les protestataires exigent l’arrêt des opérations d’extraction du gaz de schiste et l’envoi d’une commission, conduite par le Premier ministre, pour s’enquérir de la situation du développement dans cette région. Un mouvement de protestation a été entamé mardi dernier pour s’opposer à l’exploitation du gaz de schiste, et a été ponctué par la fermeture de la RN-1, sur son tronçon reliant In-Salah à El-Ménéa (Ghardaïa).
Sur un volet, des milliers d’automobilistes ont été bloqués dimanche sur la route au niveau des entrée est et ouest de la ville de Tizi Ouzou, suite à une grève des propriétaires de bus de transport privé. Cet axe autoroutier, qui traverse la wilaya de Tizi Ouzou d’est en ouest a été fermé, dans la matinée, à la circulation par les grévistes au niveau de Boukhalfa à l’ouest et de Oued Aïssi à l’est, causant des embouteillages.
Y. M.