A l’occasion du clap de départ du film sur «Si Mohand Ou M’hand» : Mihoubi souhaite la fin de la polémique sur le film «Larbi Ben M’hidi» et tacle le président du HCI

A l’occasion du clap de départ du film sur «Si Mohand Ou M’hand» : Mihoubi souhaite la fin de la polémique sur le film «Larbi Ben M’hidi» et tacle le président du HCI

Écrit par Hossem A. M.

Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui était, hier, en visite d’inspection à Tizi Ouzou, pour donner le clap de départ du long métrage d’Ali Mouzaoui sur «Si Mohand Ou M’hand», a déclaré souhaiter la fin du conflit opposant le ministère de la Culture et Bachir Derrais, réalisateur du film sur Larbi Ben M’hidi et taclé le président du HCI, Bouabdallah Ghlamallah, dont il ne partage pas l’avis définitif et tranché quant à la transcription en graphie arabe de tamazight.

Après une brève escale dans la ville des Genêts, où il a procédé à l’inauguration d’un théâtre de verdure et inspecté le projet de réfection du mythique cinéma Le Djurdjura, M. Azzedine Mihoubi s’est dirigé vers les hauteurs du village de Djemaâ Saharidj (une vingtaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou), où il a donné le premier coup de manivelle d’un long métrage de 100 mn sur le parcours du poète Si Mohand Ou M’hand, du réalisateur Ali Mouzaoui, dont le financement est assuré par les services concernés du ministère de la Culture.

« Ce film qui restitue le parcours de Si Mohand Ou M’hand, l’une des grandes figures de la mémoire et de la culture algériennes, fait partie des initiatives entreprises par les autorités du pays pour la réhabilitation de l’identité nationale à travers la promotion de tamazight par une série d’actions, à savoir sa prise en charge sur les plans institutionnel et constitutionnel (consécration des statuts officiel et national de cette langue, son introduction dans le système éducatif, la consécration de Yennayer comme fête nationale, l’institution de l’Académie de langue amazighe…) », dira Azzedine Mihoubi qui s’est exprimé sur la polémique autour du biopic sur le révolutionnaire Larbi Ben M’hidi, dont la diffusion dans les salles reste tributaire de la fin du conflit qui oppose les producteurs (le ministère des Moudjahidine et celui de la Culture) et le réalisateur Bachir Derrais, qui se dit victime de velléités de censure. « Il est temps que la polémique qui ne sert ni Ben M’hidi ni le film qui raconte sa vie prenne fin. Il est temps que l’on passe enfin à la projection de cette œuvre cinématographique », dira le ministre. Et de nuancer : « Il est inconcevable que tous les films (produits par l’Etat, Ndlr) aient suivi un parcours normal sauf celui consacré à Larbi Ben M’hidi. »

Ce qui s’apparente à un reproche qui s’adresse au réalisateur Bachir Drais qui « veut imposer une vision particulière sur le film ». A contrario, et levant tout équivoque sur la volonté de censure imputée aux producteurs du film (les ministères des Moudjahidine et de la Culture), Azzedine Mihoubi clame que ces derniers se sont bien gardés de toute immixtion dans le travail du réalisateur. « Nous n’avons demandé que le respect du scénario initial », se justifiera le ministre, qui laisse entrevoir un dégel entre les deux parties en conflit qui permettrait au film de sortir enfin sur les écrans. « La commission de suivi du film est en contact avec le réalisateur pour la levée des réserves techniques qui retardent la sortie du film », annoncera A. Mihoubi qui n’a pas manqué de souhaiter voir le biopic entrer dans la phase de projection et d’exploitation. «Plusieurs réserves émises sont en train d’être prises en charge et le passage à l’étape d’exploitation du film est en bonne voie », a-t-il ajouté.

Sur la récente sortie du président du HCI, Bouabdellah Ghlamallah, qui s’est fendu d’une déclaration assimilée à une immixtion dans le travail de la nouvelle Académie de la langue amazighe et un piétinement de ses prérogatives légales, en se permettant de décréter que tamazight doit être transcrite exclusivement en graphie arabe, M. Mihoubi aura un avis nuancé, renvoyant Bouabdellah Ghlamallah à ses chères occupations au niveau de l’instance consultative sur le culte musulman, rattachée à la présidence de la République, à savoir le HCI, qu’il préside. « Il appartient à l’Académie de langue amazighe, qui vient d’être créée avec des prérogatives légalement définies par décret présidentiel, de fixer les formes et les voies qui permettront à cette langue de se développer et de se hisser au niveau des langues de savoir et de transmission des connaissances. Chacun est libre d’avoir un avis, mais le choix de la graphie de transcription est du ressort exclusif des membres de l’Académie de la langue amazighe », tranchera le ministre de la Culture.