La situation a dégénéré pour donner lieu à une grande pagaille, notamment lorsque des policiers ont tenté d’arrêter un délégué de village.
Devant le siège de l’APC d’Azazga, occupé depuis dimanche par les services de sécurité fortement équipés, les brigades antiémeutes ont fini par durcir le ton et ont franchi une étape dangereuse en fonçant sur les villageois protestataires qui s’étaient massés face à l’édifice communal pour exiger, une fois de plus, le départ du maire. La situation a donc dégénéré pour donner lieu à une grande pagaille notamment lorsque des policiers ont tenté d’arrêter le délégué du village de Cheurfa n’Bahloul, Rachid Allouache.
Les villageois sont alors intervenus pour protéger leur porte-parole et l’éloigner de la place de la mairie. Il s’en était alors suivi une véritable razzia contre les responsables villageois et d’autres citoyens qui se trouvaient sur place. Cette action policière s’est soldée par l’interpellation d’une vingtaine de villageois dont l’un blessé au bras et évacué à l’hôpital Meghenem-Lounès d’Azazga. Aux dernières nouvelles, il s’agit du délégué du comité de village d’Iâzouguene. Les autres manifestants n’ont eu d’autres solutions que de fuir la répression des policiers et se faufiler à travers les proches ruelles du centre-ville d’Azazga.
Les villageois interpellés ont été conduits au commissariat de la ville pour faire l’objet d’une garde à vue. Quelque temps après, cinq personnes âgées parmi les protestataires ont été finalement relâchées mais une quinzaine de manifestants est restée cloitrée au commissariat durant tout l’après-midi. Toute la place faisant face à la mairie était en ébullition car les policiers de faction avaient bien du mal à contenir la fronde des centaines de villageois dont certains se sont dirigés vers le commissariat pour exiger la libération de leurs compagnons arrêtés.
Hier matin, le maire a rejoint son bureau à l’APC mais il en est aussitôt ressorti et on comprend aisément que le premier responsable de la commune affiche une certaine inquiétude à faire face à cette situation critique du fait que la police ne peut pas se positionner éternellement sur les lieux alors que les employés communaux, eux, appréhendent de plus en plus la tournure des événements.
Lors du meeting qui s’est tenu, dimanche en face de l’APC occupée par les forces de l’ordre, devant plusieurs centaines de citoyens, les représentants de la protesta villageoise ont réitéré les principales revendications de la coordination des comités des villages concernés, à savoir la dissolution totale de l’assemblée locale accusée de dilapidation du foncier communal et un appel pressant au ministère de l’Intérieur pour l’inviter à diligenter “une commission d’enquête ministérielle sous sa haute autorité pour faire toute la lumière sur la gestion chaotique des affaires publiques de la collectivité”. En début d’après-midi, la ville d’Azazga retrouvait un calme précaire car un climat de vive tension état perceptible au sein des délégués des villages qui campaient sur leurs positions et ne juraient que par la poursuite de leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications citoyennes.
K. N. O.