Il a libéré le pays , assuré sa prospérité et survécu aux crises FLN : le secret d’une longévité

Il a libéré le pays , assuré sa prospérité et survécu aux crises FLN : le secret d’une longévité

Il y a la République de Facebook où le FLN perd à tous les coups. Et il y a une autre, celle de tous les Algériens où le parti de Ould Abbès a visiblement encore son mot à dire.

Tirant ses racines à l’aube de la guerre d’indépendance, le FLN aura été de toutes les batailles. Celle de la libération du pays, du développement socio-économique, du socialisme spécifique, de la démocratisation des institutions de la République, le vieux parti, comme on aime parfois à le qualifier, reste jusqu’à aujourd’hui, la seule formation politique du paysage national à pouvoir prétendre à un statut de parti au sens plein du terme. Il est, faut-il le rappeler, l’une des rares formations politiques à exercer le pouvoir depuis plus d’une cinquantaine d’années. Les partis qui peuvent prétendre à une telle longévité se comptent sur les doigts d’une seule main.

Au Maroc, en Tunisie, en Egypte, en Russie, en France et ailleurs, des partis sont créés par des leaders et finissent par disparaître sous les coups de révoltes populaires ou d’alternance au pouvoir. C’est, dit-on, la loi de la politique. Mais force est de constater que cette loi ne s’applique pas au FLN. Peut-être parce qu’il n’a pas été créé par un seul leader, mais par un groupe de militants qui, au moment de la naissance du parti, étaient inconnus du grand public. La collégialité qui a fait sa force pendant le combat libérateur, lui a donné une prédisposition à s’adapter à tous les «combats».

Raillé par ses détracteurs au sein du système et à l’extérieur, accusé de tous les maux du pays par une opposition trop insignifiante, le mastodonte politique donne l’impression d’être à l’épreuve du temps, des nouvelles «révolutions» et des changements annoncés comme démocratiques.

Préparant avec une «étonnante» sérénité le prochain rendez-vous électoral, le parti de Ould Abbès annonce la couleur avec l’assurance d’une formation politique qui connaît parfaitement la direction du vent et sait les préoccupations véritables de la société.

Sorti des caricatures, d’ailleurs un peu gauchement grossies par les réseaux sociaux, le parti majoritaire construit avec une grande minutie ses victoires électorales et parvient à donner le ton au vrai débat de l’heure. Pas celui des salons des hauteurs de la capitale, mais les sujets qui intéressent véritablement les Algériens. A ce propos, la fameuse collecte des réalisations de l’Algérie depuis l’arrivée du président de la République à la tête du pays, n’est pas un fantasme de politicien, mais une véritable piqûre de rappel pour l’ensemble de la société. Chaque citoyen se rendra certainement compte qu’il a bénéficié directement ou indirectement des actions de développement initiées par les différents gouvernements. C’est plus qu’un argument électoral, c’est la preuve qu’entre 1999 et 2018, l’Algérie a fait du chemin.

Les détracteurs du FLN peuvent toujours gesticuler, tenter de nuancer les acquis de l’Algérie du troisième millénaire, les réalisations physiques viendront les démentir. En cela, quoi qu’en disent les «communicateurs», le FLN est en train de monter une belle opération de marketing politique, susceptible de renouveler le pacte signé avec les Algériens. Qu’importent les critiques des uns et des autres. Ce qui compte dans le logiciel du responsable du vieux parti, c’est qu’au final, sa formation politique demeure au gouvernail du bateau Algérie. Cela est d’autant plus vrai que le FLN n’est pas à sa première opération de séduction réussie. Ayant hérité du préjugé nettement positif au lendemain de l’indépendance du pays, il semble qu’il n’a pas dilapidé tout le crédit acquis auprès d’une population qui doit tout à l’Etat largement socialisant.

Le FLN a assumé totalement cette posture, jusqu’à jouer un rôle quelque peu «engageant» dans l’affaire des privatisations des entreprises publiques. Cette aptitude à savoir «lever le pied» lorsque c’est nécessaire pour rester au contact de la population, confère au FLN une sympathie, jamais publiquement affirmée par la vox populi, mais qui s’exprime d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs, la seule période où le FLN a été mis en marge des affaires de l’Etat, c’était aux temps durs du programme d’ajustement structurel du FMI. Avec l’arrivée du Président Bouteflika à la tête du pays, il est revenu au-devant d’une scène qu’il n’a d’ailleurs jamais vraiment quittée.

Bénéficiant d’une expérience de plus d’un demi-siècle d’activisme politique, ses militants, comme ses responsables sont restés instinctivement à l’écoute des desiderata de la population. Le parti module son discours selon ce que veut entendre le citoyen. Au moment où les responsables des formations politiques qui consultent Facebook pour évaluer l’impact de leur discours, Djamel Ould Abbès fait le tour du pays et parle aux Algériens. C’est peut-être cela le secret de la longévité du vieux parti. Comme quoi, il y a la république de Facebook où le FLN perd à tous les coups. Et il y a une autre, celle de tous les Algériens où le parti de Ould Abbès a visiblement encore son mot à dire.

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