A l’exception du FFS qui a animé une rencontre à Draâ El Mizan: Silences politiques à Tizi Ouzou

A l’exception du FFS qui a animé une rencontre à Draâ El Mizan: Silences politiques à Tizi Ouzou

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Habituellement, la scène s’emballe dans la wilaya de Tizi Ouzou à chaque approche d’un scrutin et à plus forte raison quand il s’agit d’une présidentielle.

En dehors du Front des forces socialistes (FFS), qui signe presque régulièrement des sorties de proximité sur le terrain dans différentes régions de la wilaya de Tizi Ouzou dont celle de samedi dernier à Drâa El Mizan, les autres partis politiques ayant en quelque sorte pignon sur rue dans la wilaya de Tizi Ouzou sont en dehors de la zone de couverture depuis des mois. En effet, des partis qui pèsent d’une manière ou d’une autre dans la wilaya, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front de Libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique sont pratiquement invisibles sur le terrain depuis très longtemps. Presque depuis les élections municipales du 23 novembre 2017.

D’autres partis qui pèsent moins que les quatre formations politiques suscitées, mais ayant néanmoins une présence et des élus dans plusieurs APC, sont aussi aux abonnés absents. C’est le cas entre autres du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune et du Mouvement populaire algérien (MPA) de Amara Benyounès.

Cette «disette» prolongée des partis politiques dans la wilaya de Tizi Ouzou intervient au moment où, pourtant, l’on s’approche de plus en plus de l’élection présidentielle de 2019. Habituellement, la scène politique s’emballe dans la wilaya de Tizi Ouzou plus d’une année avant l’arrivée de ce genre de rendez-vous électoral si important et décisif pour le pays.

Ce qui ne semble pas être le cas cette fois-ci. Beaucoup d’observateurs locaux imputent cette situation de léthargie politique au fait que la population de la wilaya de Tizi Ouzou, qui était jadis très éprise de tout ce qui a trait à la politique, s’en désintéresse, désormais, de plus en plus.

En effet, des partis politiques qui avaient l’habitude de tenir des meetings populaires au stade Oukil-Ramdane dans les années 90 et au début des années 2000 peinent actuellement à remplir ne serait-ce qu’une petite salle de 800 places comme la salle de spectacle de la Maison de la culture «Mouloud-Mammeri» ou encore les salles de cinéma des chefs-lieux des daïras. Pour l’instant, il n’ y a que le FFS qui fait exception à cette règle puisque le parti de Mohamed Hadj Djilani signe en moyenne deux sorties sur le terrain par mois dans la wilaya de Tizi Ouzou sans compter les visites régulières d’inspection des chantiers des projets en cours et la participation active aux festivals et fêtes traditionnelle en cours cet été en Kabylie par le président de l’APW-FFS, Youcef Aouchiche et des élus du même parti à l’APW.

Le FFS maintient donc, tant bien que mal, le contact avec la population, notamment aussi par la commémoration des anniversaires de décès de ses militants à l’instar de l’ancien président d’APW assassiné à Ain Zaouïa, Rabah Aïssat, quand encore de l’ancien président du bureau fédéral, Mourad Kacer décédé suite à une maladie ou encore samedi dernier, quand les cadres du FFS, à commencer par Mohamed Hadj Djilani se sont recueillis sur la tombe du militant Saïd Zaidi décédé en 2012.

Le FFS signe aussi des sorties dans la wilaya pour plaider la cause de son projet de consensus national devenu son cheval de bataille. Mais le même parti n’aborde presque pas du tout l’événement tant attendu en 2019, à savoir l’élection présidentielle. Les autres partis, à savoir le RCD, le FLN et le RND, n’ont pas tenu d’activités politiques de proximité dans la wilaya depuis des mois. Il faut toutefois rappeler une autre exception pour le FLN.

En effet, ce parti avait signé une activité partisane spectaculaire et inédite à Tizi Ouzou, le samedi 2 juin dernier. Pour rappel, le parti de Djamel Ould Abbès avait réuni l’ensemble de son quartier général dans la ville de Tizi Ouzou. Ainsi, y étaient présents les ministres issus du FLN, les membres du bureau politique et la majorité des cadres du parti et des députés, sénateurs et élus. Depuis ce jour, le FLN n’a organisé aucune activité, aussi petite soit-elle, à Tizi Ouzou où le parti a pourtant réussi à rebondir petit à petit à la faveur du recul du FFS et du RCD dans pas mal de communes de la wilaya à l’instar de Sidi Naâmane, Draâ Ben Khedda, Ait Aissa Mimoun, Draâ El Mizan et dans la commune de Tizi Ouzou, entre autres.

Le RND, présent à l’APW et dans plusieurs APC de la wilaya, n’a pratiquement pas rencontré les citoyens depuis la campagne électorale pour les élections municipales de 2019. Aucun meeting ni sortie sur le terrain dans le cadre des activités partisanes n’ont été enregistré ces derniers temps dans la wilaya de Tizi Ouzou par le parti de Ahmed Ouyahia, qui a pourtant réalisé une percée non négligeable depuis au moins 10 années, dans la région, alors que durant les années 90 et début 2000, la région de Kabylie était exclusivement l’apanage du FFS et à un degré moindre du RCD.

Il faut rappeler, d’ailleurs, que jusqu’à 1997, ces deux partis (FFS et RCD) se partageaient à eux seuls tous les sièges de la wilaya à l’APN et aux APC avant que le FLN et le RND ne s’y incrustent doucement, mais sûrement, plus particulièrement depuis les événements de Kabylie de 2001.

Aujourd’hui, les sièges de l’APW de Tizi Ouzou sont répartis d’ailleurs entre le FFS (qui en détient la présidence), le RCD, le FLN et le RND.