Près de 25 000 litres de carburant et des tonnes de produits alimentaires ont été saisis, en moins d’une semaine, sur les bandes frontalières algéro-tunisienne et algéro-marocaine.
Essence et gasoil contre produits alimentaires, les contrebandiers ne repartent pas les mains vides.
Les GGF ont du pain sur la planche. Et pour cause, les contrebandiers marocains, tunisiens, mais aussi algériens, ne sont pas en vacances. Le mois de Ramadhan étant une aubaine, les trafiquants profitent de la demande croissante du marché pour acheminer des tonnes de marchandises vers l’Algérie, notamment à l’ouest et à l’est du pays – les chaleurs torrides du Grand-Sud ne favorisant pas la contrebande, à l’exception de la région d’El-Oued pour sa proximité avec la Tunisie (80 km).
Ainsi, pas moins de 25 000 litres de carburant ont été saisis par les éléments des gardes-frontières (GGF), notamment aux frontières de Tlemcen, Tébessa, Souk-Ahras. Et si durant les autres périodes de l’année, le carburant est simplement bradé contre quelques dinars marocains ou tunisiens par les contrebandiers, à l’approche du mois de Ramadhan, en revanche, l’essence et le gasoil sont troqués contre des confiseries, comme halwat etourk, la datte, la semoule, la farine, le henné, les huiles, le sucre, le piment, le concentré de tomate et toute autre marchandise prisée en ce mois sacré par les Algériens. Et ces derniers mettant le prix dès qu’il s’agit de produits épicés venant des pays voisins.
Pourtant, aux postes-frontières tunisiens, il est clairement prescrit sur des pancartes l’interdiction d’exporter les produits soutenus par l’État, mais pas du côté des postes-frontières algériens.
Du coup, les contrebandiers recourent aux monts boisés de Tébessa, Annaba ou encore Souk-Ahras pour acheminer le carburant et récupérer les produits alimentaires. Les GGF, qui ont renforcé les dispositifs de surveillances tombent souvent nez à nez avec des quantités de marchandises impressionnantes dissimulées et/ou abandonnées sur les sentiers de tous les trafics, ou encore à l’intérieur de maisons isolées.
Le 30 juillet dernier, un camion de marque JMC a été intercepté par les gendarmes de Morsott alors qu’il transportait 84 kg de confiserie et 5,7 quintaux de concentré de tomate en provenance de la contrebande. Le chauffeur interpellé, une enquête a été ouverte pour déterminer les tenants et aboutissants de ce trafic.
Même les effets vestimentaires et la viande ovine n’échappent pas à la contrebande puisque des quantités énormes de chemises, de pantalons, de chaussures, mais aussi une trentaine de têtes d’ovins ont été récupérés aux bandes frontalières algéro-tunisienne et algéro-marocaine. Les femmes sont souvent mises à contribution par les bonnets de la contrebande dans ce genre de trafic.
Une chose est sûre, les Algériens découvrent à leur insu, dans les marchés comme dans les supérettes, des marchandises importées sans aucune garantie sur le double plan qualité et hygiène, alors que les trafiquants se remplissent les poches au nom du Ramadhan.