A l’approche du nouvel an, Le marché parallèle de la devise retrouve des couleurs

A l’approche du nouvel an, Le marché parallèle de la devise retrouve des couleurs

Au square Port-Saïd ou ce qu’on appelle communément la « Bourse d’Alger », l’activité semble reprendre de plus belle après un recul assez significatif.

Les «cambistes» rencontrés sur place donnent tous la même explication : l’approche du réveillon que nombre d’Algériens ont pris l’habitude de passer à l’étranger.

Cette conjoncture a fait d’ailleurs que les  «prix» des devises  sont sensiblement revus à la hausse, puisque la demande est si forte. En effet, un euro qui se changeait il y a quelques jours contre 135 Da est aujourd’hui à 146 Da. Le dollar a également enregistré des hausses considérables au marché parallèle.

Dans un proche passé, il était cédé contre moins de 110 da, et hier, il a frôlé la barre des 120 da. Le nombre d’«hommes aux liasses de billets exhibées» a lui aussi doublé ces derniers jours. A Port-Saïd, qui a connu un  «repos» après la fin de la saison estivale, des dizaines de personnes offrent leurs services aux passants.

A Clauzel, les «cambistes», qui se font plus ou moins discrets, avouent que les clients ont plus que doublé. «C’est ainsi à chaque fin d’année», dira l’un d’eux dans un magasin aux étals vides.

Ainsi, après un arrêt relatif de l’échange parallèle des devises, le nouvel an vient lui donner un nouveau souffle.Un «cambiste» exerçant à la «Bourse d’Alger»  nous expliquera que «si l’euro est le plus demandé, il reste que le dollar l’est aussi, mais moins fortement».

«Des échanges amicaux avec des clients confirment que la plupart d’entre eux acquièrent des devises pour partir à l’étranger une quinzaine de  jours, une semaine ou encore moins, le temps de profiter des fêtes de fin d’année», rajoute-t-il.

Rappelons qu’à la même occasion en 2011, quelque 100 000 Algériens ont pris la route vers la Tunisie pour profiter d’offres touristiques alléchantes. D’autres, moins nombreux, ont préféré l’Europe, notamment la France et la Turquie.

Cela ne peut être autrement puisque la destination algérienne n’enchante pas trop les Algériens eux-mêmes. Avec un service médiocre et des prix qui dépassent l’entendement, en dépit de la diversité des paysages touristiques, l’Algérie peine à se faire distinguer comme destination même pour les nationaux. En attendant, des sommes considérables vont dans les caisses de pays étrangers empruntant  des circuits pas toujours légaux.

Cela, en attendant que la promesse faite par les pouvoirs publics soit une réalité : «des bureaux de change légaux et agréés». Pour rappel, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, qui a mis il y a deux mois de cela, l’accent sur le caractère  «illégal et interdit» du marché parallèle de devises en Algérie, avait – emboîtant le pas au ministre des Finances, Karim Djoudi – annoncé l’intention de l’Etat de créer des bureaux de change où rien n’a filtré depuis.

La polémique s’était enflammée quand le ministre le l’Intérieur, Daho Ould Kabila, avait déclaré qu’au marché noir des devises «tout le monde y trouve son compte», avant de tenter de rectifier le tir.

Hamid Fekhart