La crise qui secoue le Rassemblement national démocratique (RND) ne semble pas connaître son épilogue depuis près de six mois ainsi que la démission de Ahmed Ouyahia des rênes du parti.
A l’approche du conseil national, pour le moins décisif, prévu à la mi-juin courant, la tension revient à la surface et les choses se corsent entre le mouvement de redressement guidé par Yahia Guidoum et la direction intérimaire représentée par Abdelkader Bensalah.
En effet, les redresseurs reprochent au président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, sa façon de gérer les affaires du parti et son inaction aggravant le statu quo au RND. La composante des nouvelles instances du RND, qui seront mises officiellement sur pied à l’occasion du prochain conseil national, est la pomme de discorde entre les deux belligérants. Si les redresseurs exigent de leurs membres à meubler ces instances dirigeantes, l’actuel secrétaire général par intérim n’a pas jugé utile d’écarter les anciens cadres toujours fidèles à Ahmed Ouyahia.
Le mécontentement est monté d’un cran ces derniers jours, parmi les redresseurs, et le courant ne passe plus entre Guidoum et Bensalah, créant une situation de blocage qui risque de faire capoter tous les efforts consentis jusque-là, pour sauvegarder les rangs du parti. En d’autres termes, les quelques jours qui nous séparent de la tenue du conseil national du RND, promettent d’être des plus houleux, en ce sens que les redresseurs ne veulent plus d’Abdelkader Bensalah à la tête du parti, soupçonné entre autres, d’obéir à une démarche qui viserait à évincer les redresseurs.
Ces derniers ayant pressenti le danger, ne jurent que par sa » tête « , eux qui prétendent être les instigateurs du renouveau au sein du RND, après avoir contraint le chef charismatique, Ahmed Ouyahia, à jeter l’éponge. A présent, le chef de file des redresseurs, Yahia Guidoum, serait, selon toute vraisemblance, en train d’activer tous les relais du parti à travers la base, afin de contrecarrer les actions de l’actuelle direction du RND.
Ce n’est pas tellement évident, sachant que les cadres et militants restés toujours fidèles aux lignes directrices tracées par Ouyahia, sont plus que jamais très nombreux et ne comptent aucunement lâcher prise. En revanche, les guéguerres iront s’accentuant et les clivages se corseront entre les militants des deux parties conflictuelles, perpétuant de la sorte la crise. Cette même crise née au lendemain de la démission surprise d’Ouyahia des rênes du parti, tout en restant militant actif, tirant même les ficelles de plus belle, en témoignent les présents remous qui secouent le parti.
Ceci dit, le successeur d’Ouyahia ne sera pas connu de sitôt. Déjà, les assises du RND avaient été renvoyées sine die, afin d’aplanir certains différends, mais le cheminement actuel des choses renseigne sur la profondeur de la crise et ses répercussions immédiates sur une formation politique parmi les plus représentées dans les assemblées élues. En somme, les redresseurs ambitionnent de parachever leur entreprise de redressement, mais les cadors du RND et les anciens militants ont la peau dure et ne semblent pas lâcher prise de sitôt.
Par M. Ait Chabane
