A quelques mois des élections législatives prévues en 2012, certains militants et cadres issus de différentes formations politiques se sont livrés bataille.
Pour ainsi dire, les législatives qui auront lieu dans six mois, sont émaillées par des tensions et incidents qui se sont déjà produits. L’échiquier politique en cette période électorale est caractérisé par une agitation et des remous au sein même de certains partis politiques, affaiblis par des mouvements de dissidence et conflits internes qui, parfois, débouchent sur des violences physiques et altercations.
A titre illustratif, il y a deux semaines, des cadres et leaders du mouvement El-Islah se sont livrés bataille. Le siège national de ce parti sis à Belouizdad Alger, a été la cible d’anciens cadres, qui ont forcé les portes et se sont introduits dans les bureaux. Une fois leur forfait commis, ces «cadres» se sont emparés des documents et des sceaux du parti. Des altercations s’en sont suivies entre les deux camps, causant des blessures légères à certains militants dont Djahid Younsi, l’un des candidats à la présidentielle de 2004. Ces scènes pour 2012 rappellent et font revivre aux Algériens celles vécues en 2003 quand la guerre battait son plein au sein du Front de libération nationale (FLN) entre les partisans du Président Abdelaziz Bouteflika et ceux de l’ancien Premier ministre et secrétaire général du parti, Ali Benflis. Depuis le limogeage par Bouteflika de son encombrant ministre, pour rappel le 5 mai 2003, les deux hommes se disputaient la mainmise sur l’ancien parti unique en vue des élections présidentielles d’avril 2004. Ces affrontements entre les deux camps ont dégénéré et donné lieu à des violences et parfois à des empoignades. Partant de ce constat, les prochaines échéances, au vu des scènes de violence et saccage qui ont eu lieu ces derniers jours, risquent de se reproduire dans les prochains jours à l’approche des élections législatives. Au-delà des confrontations idéologiques entres militants et partis politiques, ces remous renseignent d’un malaise profond. La haine et les dividendes nourrissent souvent ces pratiques, on ne peut mieux désolantes ; les conflits partisans sont une autre paire de manches. La course aux élections a fait surgir des violences et déterré la hache de guerre. Rappelons, par ailleurs, que des militants se sont attaqués, en juillet dernier, au siège de la mouhafadha du FLN à Blida. Ces derniers ont saccagé le siège de la structure locale. Les dégâts auraient été plus importants, n’était l’intervention des services de sécurité qui ont vite rétabli l’ordre. Suite à quoi, les responsables des kasmas de la wilaya ont tenu une conférence de presse pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette subite violence. À l’origine de cette violence, un militant du parti qui a pu manipuler des gens de l’extérieur munis de couteaux et d’épées et qui sont responsables de cet acte de sabotage. Si constat il y a, c’est que ces agissements renseignent sur l’immaturité politique de certains militants qui en tirent des dividendes. Il est surtout question de repenser le militantisme…
Yazid Madi