A l’approche des élections,Les partis transhumants reviennent

A l’approche des élections,Les partis transhumants reviennent
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La transhumance caractérise le mouvement de déplacement entre les régions du Nord et celles du Sud. En été, on vient vers les pâturages du Nord, et en hiver, on fait le chemin inverse.

On quitte le Nord pour aller vers les régions chaudes du Sahara où on emporte avec soi beaucoup de produits de l’élevage qu’on va vendre aux gens de ces régions. Ce schéma de la transhumance s’applique parfaitement aux formations politiques communément appelées partis saisonniers. A l’approche des élections, ces partis remontent vers la scène politique de laquelle, ils se sont éclipsés depuis le dernier scrutin. Ils reviennent du Sud après une absence de plusieurs mois dont on ne sait, du reste, rien des détails. Depuis l’instauration du multipartisme ces partis s’essayent épisodiquement aux joutes politiques sans jamais réussir à arracher un strapontin dans quelque assemblée que ce soit. Si la chose a pu arriver, cela est dû à une erreur, se rapportant soit à la confusion entre deux sigles de partis, soit au phénomène de « marchandisation » de l’acte électoral. Si suivant les déclarations du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, l’Algérie compte en 2012 plus de 60 partis, cependant moins d’une quinzaine parmi eux, émergent du lot. Il s’agit des partis «sédentaires», qui entretiennent peu ou prou une présence constante dans la vie politique par des contributions, analyses, communiqués, conférences de presse, interviews de leurs leaders ou dirigeants, meetings, universités d’été, marches, recherche d’appui par maillage des associations dans la société civile, soutiens exprimés envers des protestataires, réaction hostile ou favorable à des décisions gouvernementales, et même tenue périodique des réunions des organes dirigeants du parti. En un mot, ces partis font la vie politique du pays en diffusant dans la société leurs croyances et leurs points de vue respectifs, avec le souci constant d’infléchir les choix des décideurs dans le sens qu’ils voudraient voir imprimer à l’évolution des choses. Rien de cela ne se produit pour les partis «transhumants». Ce qui les caractérise c’est leur absence totale de la vie politique. Ils ne peuvent réapparaître que si quelque part on leur tend la perche. Ainsi ces transhumants reviennent, en émergeant presque du néant ne se gênant guère de paraître forcer sur le trait de la prétention. Hier, l’un de ces spécimens, dont du reste, on cherchera en vain de trouver son site web, à savoir, le PNSD (Parti national pour la solidarité et le développement) a été l’hôte de la Radio nationale. Le PRA (Parti du renouveau algérien), fondé au lendemain d’Octobre par un certain Boukrouh a jugé utile lui aussi de se rappeler au bon souvenir des Algériens en organisant hier une conférence de presse à Alger. Le retour du PRA et du PNSD prélude à la réapparition d’autres transhumants. On ne sera pas surpris de retrouver prochainement des personnages aussi fantasques que le Dr Mohamed Hadef du Mouvement national de l’espérance (MNE), Amar Bouacha du Mouvement national de la jeunesse

algérienne (MNJA) et de Chalabia Mahdjoubi présidente du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), qui plus réaliste, ne promet pas le paradis mais seulement de marier tous les jeunes d’Algérie, du moins ceux qui en ont exprimé le besoin…

Par : LARBI GRAÏNE