A l’approche des élections locales,La reconfiguration de la scène politique en marche

A l’approche des élections locales,La reconfiguration de la scène politique en marche
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La composante du gouvernement a subi une profonde reconfiguration, avec notamment l’arrivée de technocrates et l’intégration de quatre nouveaux partis politiques.

La scène politique nationale se dirige vers une reconfiguration à l’approche des élections locales du 29 novembre prochain. Plusieurs facteurs plaident pour cette redistribution des cartes. Le lifting du gouvernement au terme duquel le FLN et le RND ont été éloignés des cercles décisionnels du pouvoir, en est le premier épisode de cette reconfiguration.

Même si le statu quo conforté par les élections législatives du 10 mai dernier est toujours maintenu, il n’en demeure pas moins que la composante du gouvernement a subi une profonde reconfiguration avec notamment, l’arrivée de technocrates et l’implication de quatre nouveaux partis politiques. Monopolisée jusque-là par le FLN et le RND, l’équipe gouvernementale actuelle est une mosaïque où figurent, en plus des deux partis cités, le Mouvement populaire algérien (MPA), le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Tajamoua amel El Djazaïr (TAJ) et l’Alliance nationale républicaine (ANR). Cette composante conduite par un vrai-faux technocrate (Abdelmalek Sellal), qui ne reflète pas les résultats des législatives passées, pourrait à tout moment basculer le FLN dans l’opposition. Le secrétaire général de l’ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem, galvanisé par les 218 députés que compte sa formation à l’APN, déçu par son éviction et la réduction du nombre des portefeuilles du FLN, a eu à l’affirmer à demi-mots à l’occasion de la dernière université d’été de son parti. Selon lui, le FLN soutiendra le gouvernement Sellal et contrôlera son action.

Belkhadem, qui a participé à la rencontre de Sant’Egidio (quand le FLN s’est essayé à l’opposition en 1995) aura toute la latitude de reconduire la même démarche, si toutefois, la contestation grandissante n’aura pas, entre-temps, raison de lui.

L’acheminement des islamistes au boycott des élections locales du 29 novembre participera, si tel serait le cas, à la reconfiguration de la scène politique.

Le parti de Abdallah Djaballah, le Front pour la justice et le développement (FJD), celui de Abdelmadjid Menasra, le Front du changement (FC) ont déjà annoncé leur boycott de ces échéances.

Les trois partis de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), en l’occurrence, le MSP, El Islah et En Nahda, n’ont pas encore tranché leur position mais tout porte à croire qu’ils vont emboiter le pas aux FJD et FC d’autant plus que les raisons défendues par Djaballah et Menasra sont aussi valables pour l’AAV.

En effet, c’est la première fois depuis l’ouverture politique de 1989, qu’une élection risque de se dérouler en l’absence de la mouvance islamiste.

L’avènement du nouveau parti du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, (TAJ) peut constituer un autre élément de cette reconfiguration politique. Tout dépendra de l’envergure et de l’orientation qui seront données à cette nouvelle formation.

Côté opposition démocratique, représentée par le RCD et le FFS qui ne figurent pas dans la composante du gouvernement et qui participeront tous les deux aux élections locales, marquera cette reconfiguration en marche.

Pour peu que les jeux soient sains, que les cercles décisionnels occultes s’affichent ou du moins s’abstiennent d’influencer le cours des évènements, toute reconfiguration de la scène politique est la bienvenue.

Elle remettra, peut-être, sur les rails le bon sens de la pratique politique et contribuera à assainir la scène de ses parasites et de ses démons. En attendant, les partis politiques font semblant de préparer les élections locales, tout en sachant que cette échéance n’est pas la priorité des Algériens.