A moins de deux mois des vacances, synonymes de saison estivale qui sera écourtée cette année en raison de l’arrivée du mois de Ramadhan à partir du mois d’août, les agences immobilières de la corniche oranaise font déjà le plein avec une demande qui, pourtant, connaît une baisse depuis plusieurs années, mais qui fait encore frotter les mains de plusieurs propriétaires de bungalows et même de simples appartements.
Une occasion tant attendue par ces propriétaires de bungalows à louer ou ces commerçants qui comptent, durant la saison haute, faire le maximum du chiffre d’affaires. Le mois de mai sera généralement réservé pour les différents travaux de ravalement des façades et de réaménagement en vue d’attirer la clientèle.
Un tour sur la rue Mélinette, qui va de Trouville jusqu’à la place centrale d’ Aïn El-Turck, pourtant jadis calme, vous donne un aperçu sur cette opération de lifting engagée par les riverains. Même les garages des barques, qui se transforment en été en cabanes, sont nettoyés et refaits à neuf pour leur location, surtout les façades externes qui ont subi des dégradations dues à la corrosion.
Cette dynamique temporaire est également observée dans l’immobilier. En effet, et en dépit de la faible demande pour la location à proximité des différents sites balnéaires de la corniche oranaise durant les mois précédents, les tarifs proposés, toutes formules confondues, demeurent élevés par rapport à la qualité des prestations fournies, notamment au niveau de certains hôtels «déclassés».
La formule du particulier à particulier a la cote
Mais comme à l’accoutumée, c’est la location de particulier à particulier qui demeure la plus prisée avec des prétentions de réservation en attendant l’arrivée des grandes chaleurs et le départ en vacances, qui coïncident généralement avec la seconde quinzaine de juillet.
De nombreux agents immobiliers installés notamment à Aïn El-Turck avancent unanimement que «depuis plusieurs années, les clients potentiels, à savoir ceux habitant Oran, ont tendance à bouder cette station pour différentes raisons, notamment l’interdiction à la baignade de plusieurs plages, les difficultés de circulation sur Oran etc.» Ceci dit, les estivants proviennent généralement des wilayas de l’intérieur ou de la communauté algérienne établie à l’étranger.
Ces derniers trouvent en la corniche une aubaine car, avec 1.000 euros il leur est possible de passer «des vacances», les conditions de séjour n’étant pas importantes. Quant aux tarifs, qui n’ont connu aucun changement depuis deux ou trois ans, ils se situent autour de 120.000 DA pour un F3 en individuel, mais qui peut être plus cher au fur et à mesure du rapprochement de l’habitation du rivage.
A Coralès ou à Cap Falcon, un cabanon pieds dans l’eau avec eau et électricité est négocié aux alentours de 180.000 DA le mois. La rareté des espaces de location a mis la puce à l’oreille chez certains propriétaires de garages à bateaux qui, après avoir effectué certains aménagements, les louent jusqu’à 30.000 DA le mois.
Un toit, ça flambe en été…
Les agents immobiliers approchés précisent également que les clients souhaitent davantage la partie ouest de la corniche, c’est-à-dire à partir de Cap Falcon, étant donné que de Saint-Roch jusqu’à Aïn El-Turck et en raison de la pollution marine, les plages sont infréquentables.
Chez les estivants, l’heure est à la concertation entre colocataires, généralement issus de la même famille, car le seul moyen incontournable pour quelques jours au bord de la mer est la cotisation. Selon les gérants d’agence immobilière, généralement, les clients optent pour la quinzaine.
D’autres propriétaires de logements situés dans des cités préfèrent, après un coup de peinture, mettre en location leur logement entre 60.000 et 70.000 DA le mois, histoire de se préparer pour les échéances des grandes dépenses, le mois de Ramadhan et la rentrée scolaire.
Chez les agents immobiliers, on avance que pour cette année, la demande sera meilleure en raison surtout de l’état du rivage et de l’ouverture définitive de la route de la corniche oranaise.
Du coup, des particuliers devront recourir au système D, avec une occupation très rationnelle d’espaces jusque-là invraisemblables. Malgré la baisse de la demande, cette année les particuliers ont maintenu à quelques exceptions près la fourchette des prix pratiqués depuis quelques années déjà sur la côte oranaise.
Ainsi, une villa de particulier de 100 m² à Aïn El-Turck, Coralès ou La Madrague peut être louée à hauteur de 240.000 DA le mois, alors que d’autres de moindre envergure atteignent jusqu’à 200.000 DA et même plus.
Hichem Badaoui