A quelques jours de la fin du Ramadhan, les prix sont toujours aussi élevés qu’au début. L’approche de l’Aïd n’arrangeant en rien les choses, les prix continuent toujours de grimper. Les commerçants s’en donnent à cœur joie et fixent les prix qui les arrangent sans se soucier des petites bourses.
Il n’y a pas uniquement les prix des fruits et légumes comme les premières semaines du mois de Ramadhan qui sont exorbitants mais aussi les vêtements.
Comme la tradition le veut, les musulmans achètent à leurs enfants de nouveaux habits pour accueillir le premier jour de l’Aïd El Fitr. Chez les enfants, s’afficher avec ses nouveaux habits est important. Les parents ont parfois du mal à joindre les deux bouts, surtout à la fin du mois où les dépensent sont importantes.
Les vendeurs quant à eux ne tiennent pas compte de ces aléas et profitent de la circonstance pour afficher des prix faramineux. Une tournée dans les magasins d’Alger-centre dans l’après-midi d’hier renseigne effectivement sur la baisse du pouvoir d’achat. Des chemisiers simples qui, avant cette semaine annonçant l’Aïd étaient accessible et cédés à 1200 DA, ont carrément doublé de prix sans pour autant décourager les citoyens qui achètent.
«Je paye même s’il est cher, c’est un modèle italien et je ne risque pas de le retrouver demain», dira une jeune fille rencontrée dans une boutique à la rue Hassiba Ben Bouali. Plus loin dans un magasin de chaussures, les femmes accompagnées de leurs enfants se faufilaient entre la foule pour pouvoir trouver la paire qui leur convient. Le vendeur était débordé, il avait à peine le temps de nous dire que cette année la demande était plus importante.
Pareil schéma dans tous les autres magasins de la rue Hassiba Ben Bouali qui ont tous reçu de nouveaux arrivages. Croyant naïvement que la demande était plus orientée cette semaine vers l’habillement, les prix des fruits et légumes auraient pu baisser puisque la demande a diminué.
Le jugement était faux. Au niveau du marché de légumes de la place du 1er Mai, les mêmes prix élevés étaient constatés. Pour la banane par exemple, malgré la canicule et le fait qu’elle se détériore facilement, le prix reste inchangé 200 DA/kg. Le raisin connaît de son côté un prix invariable et est cédé à 250 DA. Ceci est aussi vrai pour les légumes. La courgette est à 120 DA, la carotte à 70 DA et les haricots à 180 DA. La salade quant à elle a atteint des sommets et n’est pas cédé à moins de 100 DA/kg.
Mis à part la tomate et les poivrons qui ont baissé un peu. La tomate est vendue à 60 DA et les poivrons à 50 DA. Pour la viande, toutes catégories, elle est toujours aussi chère et ce produit semble se complaire en altitude. Particularité dans notre pays, le marché est rarement fluctuant selon la loi de l’offre et de la demande.
LES FRUITS ET LES LÉGUMES GRIMPENT TOUJOURS
Les prix grimpent et s’installent sur leur sommet. En tout état de cause, les augmentations de salaire n’y peuvent rien. A l’approche de la rentrée scolaire, d’autres produits verront la courbe de leur prix augmenter sans pour autant que ceux de l’alimentaire prennent le sens inverse.
Il y a urgence à refonder les circuits commerciaux avec un contrôle rigoureux à tous les niveaux afin de connaître un juste prix, s’accordent à dire les économistes. Les incantations et les appels au sens civique ne peuvent suffire car ça reste sans aucun effet sur la réalité des choses.
A l’évidence, on ne peut justifier la boulimie du gain facile par une boulimie consommatrice. Sous d’autres cieux, en période de fête, bien au contraire, on casse les prix pour permettre aux plus démunis d’y participer. Ces moments festifs sont synonymes de soldes.
C’est également ça le partage et le vivre ensemble. Par contre, on remarque, que chez nous, les soldes sont uniquement une pancarte qu’affichent les vendeurs pour attirer la clientèle et qu’il n’y a rien de changé dans les prix.
C. L.