A l’approche de la révision de la constitution,Des partis sans « tête »

A l’approche de la révision de la constitution,Des partis sans « tête »
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Le mauvais temps persiste pour les grandes formations politiques

Les observateurs de la scène politique estiment que les partis ne sont pas près d’accueillir ce projet.

Le climat au sein de la classe politique n’est guère satisfaisant. Les crises internes, qui minent les partis, chamboulent complètement la donne politique. Que ce soit au niveau de la coalition ou de l’opposition, les partis sont profondément fragilisés.

Jamais la scène politique

LG Algérie

n’a connu un tel scénario. Les observateurs politiques avertis craignent une paralysie. Alors que de grands rendez-vous s’annoncent à l’horizon, à savoir la révision de la Constitution et la présidentielle de 2014, les partis sont dans une impasse.

Le pire est que même les deux formations politiques, à savoir le FLN et le RND se retrouvent sans direction. Majoritaires au Parlement, ces deux formations qui constituaient la locomotive de la scène politique, auront du mal à sortir de ce tourbillon. La désignation d’un secrétaire général au sein du RND comme au sein du FLN provoque une véritable guerre de tranchées. Le MSP n’est pas mieux loti. Le président Bouguerra Soltani, qui a avancé qu’il ne se présentera pas à un autre mandat, commence d’ores et déjà à faire du bruit.

Grosso modo, les partis qui forment l’Alliance présidentielle sont absorbés par les crises internes. Affaiblis et fragilisés par les clivages, ces derniers n’ont plus de force pour réactiver leur action commune. Preuve en est, l’Alliance présidentielle n’est qu’un souvenir du passé. A une année de la fin du troisième mandat présidentiel, les partis n’ont plus d’arguments pour mener une campagne pour le chantier de la Constitution.

Même état d’esprit au sein de l’opposition. Le vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes (FFS) se recroqueville sur lui-même. La démission du leader Hocine Aït Ahmed après 50 ans de règne à la tête du parti, a laissé celui-ci dans le désarroi. Son retour au sein des institutions politiques ne facilite guère la tâche. En somme, les partis se focalisent plutôt sur leur agenda interne pour tenter de mettre de l’ordre dans leur maison.

Congrès extraordinaire, comité central, conseil national… les rendez-vous se multiplient pour trouver une issue aux crises multiformes qui rongent ces formations politiques. Or, cette situation pourrait retarder davantage le chantier de la révision de la Constitution.

Les observateurs de la scène politique estiment que les partis ne sont pas près d’accueillir ce projet. Au moment où il fallait entamer le débat sur le prochain texte fondamental du pays et réfléchir à tête reposée sur le contenu, les partis ont l’esprit ailleurs.

Tenant compte de ce climat désagréable, les observateurs les plus au fait de la scène politique nationale, pensent qu’il ne faut pas s’aventurer avec ce projet. La situation des partis n’est pas favorable pour entamer la révision de la loi fondamentale du pays. Pour eux, il faut d’abord assurer une stabilité politique avant d’entamer le chantier. Ils rappellent qu’il ne s’agit pas d’un simple texte, mais plutôt de l’avenir politique du pays.

Les observateurs mettent en garde contre la guerre de tranchées qui bat son plein au niveau des plus vieilles formations politiques et qui risque de provoquer le désordre lors des débats sur la révision de la Constitution. Les observateurs avancent un autre élément de taille: les petites formations ne font pas le poids sur la scène politique. Celles-ci se cherchent encore une identité. Malgré le fait que de nombreux partis aient vu le jour avec la nouvelle loi les concernant, il n’en demeure pas moins qu’ils sont quasiment absents sur le terrain. Ces éléments laissent croire que le chantier de la Constitution ne sera pas entamé dans l’immédiat.

En plus du climat politique défavorable, le contexte régional marqué par la guerre au Mali et la menace qui persiste sur les frontières de l’Algérie sont des éléments à prendre sérieusement en compte.