A l’approche de la rentrée sociale,Le gouvernement rattrapé par la protestation

A l’approche de la rentrée sociale,Le gouvernement rattrapé par la protestation

La rentrée sociale sera difficile pour le gouvernement avec les mouvements de protestation annoncés par le Snapap pour le secteur de l’Intérieur et le Cnapest pour l’Education nationale avec l’affaire de la gestion des œuvres sociales.

Après une «accalmie» constatée durant le mois de ramadhan, à l’exception des contestations enregistrées dans quelques wilayas à l’issue notamment de l’affichage des listes des bénéficiaires de logement social et des coupures d’électricité, le gouvernement n’en a pas fini avec la protestation. La rentrée sociale sera difficile pour le gouvernement avec les mouvements de protestation annoncés par le Snapap pour le secteur de l’Intérieur et le Cnapest pour l’Education nationale avec l’affaire de la gestion des œuvres sociales.

Sans oublier les attentes des travailleurs dans le cadre de la tripartite programmée également pour le mois de septembre prochain, sachant que des instructions ont été données pour éviter toute perturbation et consacrer la rentrée pour la continuité du processus des réformes politiques. Pour l’instant cependant, rien n’assure que cette protestation sera évitée. Le Syndicat national autonome des fonctionnaires de l’administration publique (Snapap) annonce déjà une grève de cinq jours après l’Aïd El fitr, donc à partir du

1er septembre. Cette protestation concerne en particulier les fonctionnaires et les travailleurs des communes. Ce syndicat dénonce «la non prise en charge» de ses revendications, notamment la question du statut particulier et le régime indemnitaire. Deux questions qui ont un lien direct avec le pouvoir d’achat de ces fonctionnaires, déjà affaibli par les dépenses du ramadhan et celles de la rentrée scolaire. Il faut souligner qu’en ce qui concerne les communaux, la protestation ne date pas d’aujourd’hui puisque des mouvements de grève ont déjà été menés, dont le dernier au mois de mai. Ces travailleurs dénoncent «la précarité de l’emploi au sein des APC». Il est à remarquer que sur les 500 000 travailleurs des 1 541 communes du pays, plus de 20% des effectifs sont contractuels. Face à cette situation, les communaux demandent la revalorisation du point indiciaire dans le but de garantir un salaire de base digne, l’intégration de tous les contractuels dans leurs postes respectifs, la promulgation du projet du statut particulier des communaux et la révision de l’actuelle classification catégorielle. Le département de l’Intérieur avait donc le temps d’examiner ces revendications, mais apparemment il n’ y a pas de décisions claires à ce sujet. Un autre secteur qui a battu le record dans les mouvements de protestation est celui de l’Education nationale. Ainsi, après la satisfaction des revendications salariales, c’est le dossier de la gestion des œuvres sociales de ce secteur qui pousse des syndicats autonomes à reprendre le chemin de la protestation. Dans ce cadre, il n’est pas écarté que le Conseil national algérien des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) appellent à une grève dans le secteur de l’éducation dès la prochaine rentrée. C’est ce qu’ont annoncé vendredi dernier les porte-parole du Cnapest, Nouar Larbi, et de l’Unpef, Sadek Dziri, lors d’une conférence de presse animée conjointement à Alger. Outre la gestion des œuvres sociales, le Cnapest conteste la présence de la Centrale syndicale et des membres du ministère de l’Éducation dans la commission mixte chargée de faire l’inventaire des œuvres sociales des quinze dernières années. Par ailleurs, le gouvernement aura un autre défi à relever. Il s’agit de la prochaine tripartite, une rencontre qui doit répondre aux attentes des retraités qui ont déjà affiché leur colère, sans oublier les questions liées à l’IRG et au Smig.

Par Nacera Chenafi